Les tensions autour de l’Ukraine pèsent sur les marchés

Les Bourses mondiales perdent du terrain alors que les discussions entre la Russie et l’Occident au sujet de l’Ukraine se sont tendues au cours des dernières heures.

Jocelyn Jovène 03.03.2014
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Les marchés financiers ont horreur de l’incertitude et la perspective d’une détérioration rapide des relations entre la Russie et l’Occident au sujet de la souveraineté de l’Ukraine a tout pour déplaire aux investisseurs. Ces derniers sortent logiquement des actifs risqués, alors qu'ils avaient tendance à y revenir ces dernières semaines.

A la mi-journée, le CAC 40 cédait 2,3% à la Bourse de Paris tandis que l’indice Stoxx Europe 600 reculait de 1,9%. Les cours des matières premières évoluaient peu à la hausse (+0,3% pour l’indice CRB), tandis que l’or prenait 1,6% à 1.347,40 dollars l’once.

Le rendement du 10 ans américain a néanmoins poursuivi son mouvement de baisse entamé la semaine dernière, reculant de 4 points de base à 2,61%.

Les investisseurs semblent conscients qu’en soi, le cas ukrainien est limité – le pays représente 0,2% du PIB mondial et 3,1% de l’indice EMBI diversifié – mais que la détérioration des relations avec la Russie est potentiellement porteuse d’un risque de contagion aux marchés émergents.

Dans une note aux investisseurs, Michala Marcussen, économiste à la Société Générale, rappelle que l’Ukraine est un pays de transit important pour le pétrole et le gaz russe consommé par l’Europe.

Mais le principal risque est un « risque de concentrations » : « les relations économiques directes avec l’Ukraine semblent gérables », écrit l’économiste. « Une extension de la crise à la Russie lui confèrerait une dimension globale. A ce state, nous voyons surtout un risque de concentration, c’est-à-dire des pertes sur les actifs ukrainiens obligeant la vente ou le débouclage de positions ailleurs dans l’univers émergent. »

En attendant d’y voir plus clair sur le front diplomatique, les investisseurs seront également attentifs aux résultats d’une mission du FMI dans le pays ces jours-ci - son objectif est de déterminer l’ampleur et les modalités d’une aide au pays, qui a chiffré ses besoins financiers à 35 milliards de dollars.

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.