5 facteurs qui piloteront le cours de l’or en 2014

Pour HSBC, les fondamentaux du marché devraient reprendre le dessus. La banque voit le cours du lingot à 1.292 dollars l'once cette année.

Jocelyn Jovène 03.03.2014
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Après une année 2013 catastrophique, le cours de l’or s’est largement repris avec un gain de 12% depuis le 1er janvier. Les tensions récentes autour de l’Ukraine soutiennent quelque peu le cours du lingot d’or, qui prend 1,6% aujourd’hui à 1.347,40 dollars l’once.

Les moteurs du marché de l’or ont quelque peu muté ces derniers trimestres. Selon James Steel et Howard Wen de HSBC, si l’année 2013 a largement été dominée par la baisse des anticipations inflationnistes et les arbitrages de portefeuilles des investisseurs, 2014 devrait voir un retour du marché à ses fondamentaux, tiré notamment par la demande des marchés émergents.

Voici en résumé cinq facteurs qui peuvent influer sur le cours du métal jaune.

1. La désinflation pénalise le cours de l’or

« Historiquement, l’or est sensible aux changements de l’inflation et des anticipations d’inflation. La chute des anticipations en 2013 avait joué un rôle important pour décourager la liquidation des positions dans le métal jaune détenues par de nombreux investisseurs », soulignent les analystes de HSBC.

Source: HSBC.

2. L’or est inversement corrélé au dollar

Le consensus est globalement dans l’attente d’une année de hausse du dollar face à l’euro et aux autres devises – un scénario qui a jusqu’ici eu du mal à se concrétiser, malgré l’assouplissement de la politique monétaire de la Fed et un rythme de croissance plus soutenu aux Etats-Unis qu’en Europe.

Dans son scénario central, HSBC pense que la parité euro-dollar pourrait atteindre 1,28 fin 2014 contre 1,37 actuellement.

3. La demande des investisseurs recule

La hausse de l’or entre 2001 et 2012 a été pour bonne partie alimentée par la recherche de diversification des portefeuilles des investisseurs, dans une logique de protection contre le risque d’inflation – un risque qu’ils justifiaient à la fois par l’augmentation du cours des matières premières, la croissance soutenue des pays émergents mais aussi par les craintes d’une inflation monétaire, produit des injections massives de liquidités dans l’économie par les banques centrales des pays développés.

Cette situation s’est brutalement retournée l’an dernier, les investisseurs cédant 881 tonnes d’or détenus au sein d’ETF, soit une réduction d’un tiers de leur détention d’or par rapport au pic de fin 2012.

Selon HSBC, l’influence de ces placements financiers dans l’or devrait être bien moindre, compte tenu du mouvement de vente déjà opéré (graphique).

Source: HSBC.

4. La demande des banques centrales

Les banques centrales des pays émergents ont été un facteur de soutien du cours de l’or ces dernières années. En 2013, elles ont acheté 369 tonnes d’or (après 544 tonnes en 2012 et 456 tonnes en 2011) et pourraient, selon HSBC, acquérir 400 tonnes cette année. 

Les banques centrales sont donc un élément important de la demande physique d’or, puisqu’elles représentent environ un sixième de la demande mondiale.

En fait, rappelle HSBC, après avoir été longtemps vendeuses net d'or, elles sont redevenues acheteuses du métal jaune à partir de 2010.

5. La demande du marché physique augmente

Au final, c’est bien les « fondamentaux » du marché qui piloteront le cours de l’or cette année, estime HSBC. La chute des cours en 2013 a entraîné une forte remontée de la demande de métal jaune, indique la banque, en particulier dans les pays émergents.

« La probabilité que la Chine reste un importateur de premier plan est centrale dans notre scénario d’une hausse modeste des cours. Nous pensons que la Chine restera le plus gros importateur au monde, le plus gros consommateur et le plus gros producteur d’or cette année », ajoute HSBC.

Source: HSBC.

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.