Longtemps ignorées et largement sous-représentées dans les allocations d’actifs des investisseurs internationaux, les actions européennes retrouvent depuis quelques temps les grâces des investisseurs, lesquels ne sont plus effrayés par le risque d’éclatement de la zone euro.
Cela s’est traduit par une remontée des ratios de valorisation des actions européennes (graphique), concomitante d’une réduction de la prime de risque. La hausse a été en outre alimentée l’an dernier par la perspective d’un raffermissement de la reprise économique en Europe, même si la croissance y est encore fragile et si les réformes structurelles doivent se poursuivre dans certains pays.
Source: Factset.
Pour Tim Stevenson, de l’équipe de gestion actions européennes chez Henderson Group, les niveaux actuels de valorisation de la classe d’actifs ne sont pas déraisonnables. L’appétit pour le risque revient et il ne manifeste chez de nombreux investisseurs internationaux, a-t-il indiqué au cours d’une réunion d’information.
« Les banques centrales sont acheteuses d’actions et il est fort probable qu’à terme les régulateurs reverront leur position qui empêche certains investisseurs comme les compagnies d’assurance de s’exposer à cette classe d’actifs », a expliqué le gérant.
Si la tension sur les devises émergentes, les incertitudes sur la croissance chinoises et les craintes de dérapage de la situation politique en Ukraine ont soulevé de nouvelles inquiétudes chez les investisseurs, ces éléments ne devraient pas remettre en cause le rebond des résultats des entreprises en Europe – attendu autour de 10% et 12% en 2014 contre une précédente estimation entre 12% et 14%.
« Il y a un domaine où il n’y a pas eu de surprise jusqu’ici, c’est la macro-économie. L’environnement économique en Europe continue de s’améliorer », souligne Tim Stevenson.
Il existe certes toujours un certain nombre de risques (déflation, élections politiques, impact du « tapering » sur les émergents), mais les investisseurs trouvent en Europe toute une gamme de thématiques auxquelles il est intéressant de s’exposer : la dynamique des exportations et de la croissance structurelle des émergents sur le long terme avec une valeur comme Richemont ; l’innovation avec le secteur de la technologie et des titres comme Ericsson, ASML, ARM ; ou encore les valeurs en retournement ou pouvant bénéficier de la reprise de l’économie (Adecco, Philips, Maersk…).
S'il privilégie les biens et services industriels, la technologie ou les valeurs de consommation discrétionnaire, le gérant est en revanche sous-exposé aux secteurs de l'énergie, des biens de consommation de base, des biens d'équipement, ou des services aux collectivités.