Depuis le début de l’année, les obligations gouvernementales surperforment les marchés d’actions. Le rendement du 10 ans américain a reculé de 28 points de base pour atteindre 2,69%, tandis que le 2 ans, ancré sur la politique monétaire de la Fed, n’a reculé que de 3 points de base à 0,36%.
Le consensus du marché anticipe toujours une remontée des taux longs vers 3,40% en 2014, soit pas beaucoup plus haut que le niveau le plus élevé atteint l’an dernier (3%) au moment où la Fed a annoncé son « tapering ».
La dernière enquête de Bank of America Merrill Lynch montre d’ailleurs que les investisseurs ont eu tendance le mois dernier à réduire leur exposition au risque, et on légèrement accru la part des obligations dans leur allocation d’actifs.
Ce mouvement « risk off » a quelque peu amplifié la pression sur les rendements américains, dans l’attente d’une nouvelle action de la Fed (dont le comité de politique monétaire se réunit aujourd’hui et demain).
En Europe, la chute de l’aversion au risque a conduit à un incroyable rallye sur la dette périphérique. Les dernières adjudications à 10 ans en Italie ou en Espagne se sont faites à des plus bas de 8 ans, à respectivement 3,36% et 3,30%.
Dans le même temps, le rendement à 10 ans du Bund a baissé de 39 points de base à 1,57%, tandis que le 10 ans français a reculé de 24 points de base à 2,13%.
Les flux de capitaux se sont orientés dans les régions où l’argent est bon marché ou abondamment disponible ou dans les pays qui ont engagé de véritables réformes structurelles et ont pris des mesures pour réduire leurs déficits publiques et/ou de leur balance courante.
Dans l’univers des obligations privées, le spread sur les obligations « investment grade » se situe à 112 points de base et à 310 points de base dans l’univers « high yield », dans les deux cas en repli d'une ou deux dizaines de points de base depuis fin 2013.
La classe d'actifs tire parti d'une amélioration de la situation financière des entreprises et de publications de résultats qui, quoi que mitigées dans l'ensemble, sont ressorties en Europe légèrement au-dessus des attentes, avec souvent des perspectives encourageantes pour 2014.
Cette vue positive doit toutefois être tempérée par des événements macro-économiques défavorables comme le ralentissement de l'économie chinoise ou la volatilité des devises émergentes - deux facteurs qui ont conduit les analystes à revoir en baisse leurs anticipations de croissance bénéficiaires sur 2014 (de 15% en début d'année à 12% actuellement).