Difficile de bâtir de fortes convictions sur les grandes classes d’actifs, après cinq de hausse des marchés financiers. Au cours d’une conférence de presse, Jean-Marie Mercadal, directeur des gestions d’OFI Asset Management, a indiqué avoir adopté une vue plus prudente sur les actions, classe d’actifs largement privilégiée tout au long de 2013.
« Le mouvement de rattrapage et de remontée des multiples de valorisation a été le principal moteur de la hausse depuis 5 ans. Nous n’anticipons pas de taux de progression très impressionnants au cours des prochaines années », a-t-il affirmé, précisant que le moteur de performance pour les années à venir devra être la croissance des résultats des entreprises.
Dans l’univers obligataire, la dette périphérique en zone euro semble encore offrir un peu de potentiel de hausse, même si les rendements offerts par les emprunts italiens ou espagnols ont sensiblement reculé.
Le gérant a estimé que la dette émergente commence à proposer des rendements attrayants dans l’absolu pour des investisseurs ayant un horizon d’investissement long. « C’est une position à construire sur le long terme, mais qui présentera sans doute de la volatilité sur le court terme », a estimé Jean-Marie Mercadal.
« La situation est atypique car la reprise de l’économie américaine est très en-deçà du potentiel, ce qui amènera la Fed à maintenir une politique monétaire accommodante pendant encore un bon moment », a-t-il indiqué.
Si le gérant écarte le risque de krach obligataire, le niveau de valorisation des obligations l'amène à recommander une sous-pondération des produits de taux et une neutralité sur al dette émergente et les produits indexés sur l'inflation.
Jean-Marie Mercadal pointe deux facteurs de risque importants à considérer dans la construction d’une allocation d’actifs : la situation de la Chine et la reprise du cycle d’investissement dans les pays développés.
Selon le gérant, le marché attend un redémarrage du cycle d’investissement des entreprises américaines – confirmé par la dernière enquête de Bank of America Merrill Lynch – qui devrait s’appuyer sur l’amélioration de la situation financière des ménages et par le faible coût de l’énergie. Mais depuis quelques semaines, les doutes sur la reprise semblent prendre de l’ampleur.
L’autre facteur de risque concerne la Chine, où les difficultés au sein du système financier semblent se multiplier. Jean-Marie Mercadal estime que la croissance économique chinoise sera sans doute plus faible que prévu par les investisseurs (entre 5% et 7% contre un objectif officiel de autour de 7,5%).