La perspective d’une reprise de l’économie est favorable aux actifs risqués, mais les investisseurs restent attentifs à la situation des émergents, selon les résultats de la dernière enquête institutionnelle de Morningstar qui ont été présentés jeudi 20 mars lors du Forum GI.
La majorité des investisseurs institutionnels souhaitent maintenir la part des actifs risqués dans leur allocation, mais une portion en nette augmentation envisage d’accroître cette exposition – mouvement qui s’amplifie depuis 2012.
En trois ans, l’allocation moyenne des institutionnels sondés marque un recul de la composante obligataire au profit des actions, et un léger tassement de l’alternatif (immobilier, private equity, hedge funds ou matières premières).
Source: Morningstar.
« On a surtout observé un mouvement de fuite devant les actifs volatils plutôt que devant les actifs risqués », a observé Olivier Mareuse, directeur financier du groupe Caisse des Dépôts, au cours d’une table-ronde de clôture du Forum GI.
Christophe Harrigan, directeur financier de la Mutuelle Générale, a de son côté rappellé que les règles Solvency 2 n’interdisent pas de détenir des actions, mais imposent d’avoir un montant de fonds propres suffisants pour s’exposer à cette classe d’actifs.
Ce responsable a noté que les actions européennes présentent un potentiel intéressant d’appréciation, tout en étant prudent à l’égard des actifs de la périphérie de la zone euro mais aussi des actions américaines, dont la valorisation a beaucoup monté ces dernières années.
L’appréciation du risque et de la valorisation des différentes classes d’actifs est toutefois perturbée par l’interventionnisme des banques centrales.
En tant que spécialiste du rachat avec effet de levier des entreprises, Michel Paris, directeur général de PAI Partners, a rappelé l’importance de disposer d’un environnement économique et financier stable, qui permettrait un « retour à des conditions plus normales de valorisation ».
« La situation du marché obligataire nous pose quelques soucis, car nous considérons que certains crédit sont mal pricés par le marché », a-t-il observé. Une situation à double tranchant : d’un côté, le marché devrait être animé par un redémarrage des fusions-acquisitions et des introductions en Bourse ; de l’autre, les valorisations sont parfois tendues et doivent inciter à une certaine prudence.
A cette situation inédite de politiques ultra-accommodantes, s’ajoutent des risques nouveaux sur 2014, notamment en Chine ou une interrogation sur le risque de déflation en zone euro.
Pour aller plus loin
L’ensemble des résultats de l’enquête institutionnelle de Morningstar
Réalisée entre février et mars 2014, l’enquête regroupe 128 réponses d’institutions diverses représentant plus de 1.000 milliards d’euros d’actifs sous gestion.