Dans une étude publiée lundi 24 mars, Roland Kaloyan, stratégiste actions européennes de Société Générale, note que les marchés d’actions européennes se traitent aujourd’hui sur des ratios de valorisation en ligne avec leur moyenne historique (Price to book de 1,8x et P/E 12 mois de 14x), signifiant qu’il n’y a plus de sous-évaluation majeure de la classe d’actifs.
Toutefois, un paradoxe est né ces dernières années dans le marché. D’un côté, les analystes anticipent des progressions de résultat au cours des prochaines années similaires aux Etats-Unis et en Europe (+10% par an d’ici 2016).
Mais d’un autre côté, les analystes n’intègrent pas un « effet de base », c’est-à-dire le fait que les profits européens partent d’un niveau bien inférieur à celui des profits américains.
En effet, les profits des entreprises européennes se situent 32% en deçà de leur pic de 2007, quand les résultats des sociétés cotées aux Etats-Unis sont 11% au-dessus de leur précédent pic.
Cet écart historique de rentabilité (graphique) n’est pas encore « pricé » par le marché, note le stratégiste.
Trois facteurs devraient contribuer à réduire cet écart : 1) l’amélioration de la conjoncture en Europe – confirmée hier par les indicateurs PMI – qui suivrait celle des Etats-Unis ; 2) la reprise du cycle de l’investissement et des opérations de croissance externe, pour tirer parti d’un environnement de taux bas ; 3) un affaiblissement de l’euro face au dollar (avec un taux de change qui devrait atteindre 1,32$/€ d’ici la fin de l’année selon Société Générale).
Source: SG Cross Asset Research.
Dans ce contexte, le CAC et le MIB devraient offrir les rendements les plus attrayants en zone euro en 2014 (respectivement +11% et +10%), estime la banque, qui réitère des vues déjà exprimées fin 2013.
Les investisseurs devraient également plutôt privilégier les indices de grandes valeurs (EuroStoxx50) et "shorter" le Stoxx 600, et être long sur les actions italiennes tout en étant vendeurs à découvert des actions espagnoles.