« Nous augmentons le profil de risque après un début d’année très calme pour les actions. Notre principal changement est d’abandonner notre pondération nulle sur les actifs émergents très décotés – à la fois les actions et la dette en devise locale », annonce l’équipe d’allocation globale de Société Générale dans ses perspectives pour le deuxième trimestre 2014.
Cette repondération des actifs émergents se fait au détriment des obligations japonaises et du yen et s'inscrit dans la réallocation des portefeuilles vers les actifs risquées déjà annoncée par SG.
« Le tapering est intégré dans les cours, avec la poursuite de la reprise des économies américaine et européenne, les actifs européens, sous-représentés, devraient surperformer les actifs américains », ajoute SG.
La banque s’attend à une poursuite des difficultés dans certains pays émergents, notamment en Chine – mais les actions étant particulièrement déprimées selon SG, l’effet de la reprise américaine et d’un possible assouplissement de la politique monétaire de la Banque Populaire de Chine devraient permettre un réveil de la classe d’actifs.
Dans l’ensemble, l’allocation globale de SG reste largement exposée à la zone euro. « Nous aimons en particulier les pays qui sont en retard sur le plan des réformes structurelles – nommément l’Italie et la France », indique la banque dans son étude.
Elle anticipe un rebond significatif des résultats des entreprises, sur fond d’amélioration de la compétitivité dans plusieurs pays de la zone.
A noter que dans les projections d’évolution des indices boursiers, la banque anticipe une correction dans la plupart des marchés actions développés au cours du troisième trimestre, tandis que les Bourses émergentes devraient continuer de rebondir.
Sur le front des taux, SG n’anticipe pas d’évolution majeure sur les taux courts. La partie longue de la courbe devrait légèrement se pentifier aux Etats-Unis (le 10 ans atteindrait 3,75% fin 2014) et en Europe (le Bund est vu à 2,10% fin 2014 contre 1,65% au 20 mars).
Les principaux paris du trimestre
- Poursuite du tapering : favorable au dollar vs euro, défavorable à l’or et au yen, favorable aux obligations indexées, défavorable au 10 ans américain.
- Pessimisme excessif sur la zone euro : défavorable aux spreads des obligations souveraines périphériques ; la banque conseille d’être « long » sur l’Eurostoxx et « short » sur le Stoxx Europe 600.
- Accélération des réformes en zone euro : privilégier le CAC 40 et être long sur la Bourse italienne et « short » sur la Bourse espagnole.
- Surpondérer le secteur du pétrole et gaz en Europe.
- Commencer à reconstruire une position sur les marchés émergents, en commençant par les « BRIC » et la dette émergente en devise locale.
- S’exposer aux actions chinoises, et vendre du crédit libellé en dollars.
- Dans l’univers du crédit, jouer l’amélioration de l’environnement pour les banques, en privilégiant les obligations financières senior (jouer le repli des spreads par rapport à l’indice iTraxx Main).