« Un comportement non conventionnel est le seul chemin vers une performance supérieure en matière d’investissement, mais ce n’est pas pour tout le monde. »
Le dernier mémo d’Howard Marks, le patron du fonds d’investissement Oaktree Capital, pose une question simple en apparence : que faut-il faire pour surperformer lorsque l’on investit ? La réponse est elle aussi simple, en apparence : faire ce que les autres ne font pas.
« La vraie question est de savoir si vous êtes prêt à faire ce qui est nécessaire pour sortir du lot. Etes-vous prêt à être différent, et à avoir tort ? Si vous voulez avoir une chance d’obtenir des résultats hors du commun, vous devez accepter les deux à la fois », écrit l’investisseur.
Or les meilleures opportunités d’investissement naissent dans l’inconfort, explique Marks, précisant : « les idées d’investissement dont la thèse sous-jacente est largement acceptée, les performances récentes ont été positives et dont les perspectives sont favorables – ont peu de chances de représenter de vraies bonnes affaires. En fait, les bonnes affaires émergent le plus souvent au sein de ce qui crée de la controverse, au sujet desquelles les gens sont pessimistes et qui ont fortement sous-performé. »
Comme le défendent de nombreux investisseurs value, les bonnes affaires apparaissent lorsque les gens sont pessimistes ou ne croient plus en l’avenir d’une entreprise et qu’ils sont prêt à s’en débarrasser à n’importe quel prix. Warren Buffett est connu pour avoir dit : « ayez peur lorsque tout le monde est avide ; soyez avide lorsque tout le monde a peur. »
Le problème d’une telle démarche est qu’elle va à l’encontre des conventions. Comme l’écrivait Keynes, « la sagesse enseigne qu’il est préférable pour la réputation d’échouer de manière conventionnelle que de réussir de façon non conventionnelle ». Dit autrement : il vaut mieux avoir tort avec tout le monde que raison tout seul.
Marks, Buffett et d’autres grands investisseurs, comme Seth Klarman nous expliquent que pour être un investisseur qui sort du lot, il faut être capable d’aller à l’encontre du reste du marché, défendre ses convictions et maintenir ses positions jusqu’à ce que le marché vous donne raison.
Mais cela n’est pas possible pour tout le monde. Les clients des gérants ont tendance à avoir courte vue et acceptent difficilement d’un gérant qu’il sous-performe durablement, même si sur longue période, ses vues s’avèrent justes.
L’autre danger qui guette les investisseurs est d’avoir raison trop tôt. « Le fait que quelque chose soit bon marché ne veut pas dire qu’il va s’apprécier du jour au lendement », rappelle Marks. L’important est de pouvoir avoir tort temporairement, mais de survivre à ses erreurs.