« Nous relevons la juste valeur [de Crédit Agricole] de 2 euros par action, à 11 euros, pour tenir compte de l’actualisation de nos estimations, de l’amélioration de la situation en capital et du cours de Bourse », écrit Erin Davis, analyste de Morningstar dans une note datée du 23 avril.
L’analyste maintient toutefois inchangée sa thèse d’investissement sur le titre, estimant que Crédit Agricole n’est toujours pas assez capitalisé. Elle ajoute que la dotation en capital de la banque sera un problème central mais qu’elle devrait bénéficier d’une certaine tolérance au plan réglementaire au niveau du véhicule coté.
L’avantage concurrentiel étroit de la banque est justifié par sa part de marché dominante dans la banque de détail en France, par ses 80% au capital d’Amundi, l’un des plus gros asset managers européens et par l’absence de pression concurrentielle très forte sur son marché domestique.
« Toutefois, nous ne sommes pas convaincus que ces atouts se transformeront en taux de rentabilité attrayants pour les actionnaires, qui sont désavantagés par la structure capitalistique du groupe selon nous », écrit Erin Davis.
« Nous sommes également inquiets quant à la stratégie de croissance de la banque. Compte tenu de la faible croissance attendue de l’économie française, la banque prévoit de s'étendre en Europe. Nous avons déjà vu ce film entre 2003 et 2007, période pendant laquelle la banque s'est développée de manière agressive en Grèce et en Italie. La filiale grecque a été vendue à perte en 2012 et la filiale italienne est plombée par des créances douteuses. », rappelle l'analyste de Morningstar.