Depuis le début de l’année, BNP Paribas fait partie des banques les moins performantes du secteur en Europe. Alors que l’indice Stoxx Europe 600 Banks affiche un gain de modeste de 2% depuis le début de l’année, l’action BNP Paribas perd 8%. Elle est la seule des grandes banques françaises cotées à reculer en Bourse cette année.
En termes de ratio de valorisation, l’action se traite avec une sensible décote sur le reste du secteur, puisque le titre affiche un PER de 8,9x l’an prochain et un ratio cours sur actif net de 0,7x contre respectivement 11x et 1x pour le secteur en Europe.
Pour Erin Davis de Morningstar, les performances du premier trimestre n’avaient pas de quoi impressionner les investisseurs, au contraire. Les résultats de la banque ont été boostés par l’acquisition en 2013 d’une participation de 25% dans BNP Paribas Fortis. Le coût du crédit a bondi de 19% à 1,084 milliard d’euros, soit 0,7% du total des prêts aux clients (contre 0,64% au second semestre 2013).
Mais la plus mauvaise nouvelle que pouvait annoncer BNP concerne la provision de 747 millions d’euros prise au quatrième trimestre 2013, pour faire face à de possibles sanctions aux Etats-Unis, et qui pourrait ne pas s’avérer suffisante.
Certes, il faut replacer ces déceptions et sanctions face à une banque relativement bien capitalisée. « Notre expérience avec Standard Chartered, qui a subi des sanctions similaires en 2012 et avait admis avoir mal agi, montre que le risque de réputation de la banque pourrait rapidement s’atténuer dans l’esprit des investisseurs. En revanche, la menace d’une perte de la licence bancaire aux Etats-Unis aurait potentiellement un impact plus significatif, mais semble peu probable à ce stade », note Erin Davis.
Compte tenu de sa récente sous-performance, le titre est désormais noté 4 étoiles par Morningstar, avec un avantage concurrentiel étroit et une juste valeur estimée à 63 euros.