Des barrières à l’entrée significatives assurent une bonne protection pour Airbus et Boeing sur le marché de l’aviation commerciale civile, lequel se caractérise par un duopole solide et l’absence de menace de nouvel entrant sérieux. Les actifs intangibles constitués autour des ressources en ingénierie des deux constructeurs, leur savoir-faire, leurs ressources financières, leur poids politique et la maîtrise de la chaîne d’approvisionnement sont des facteurs de soutien important.
A ces éléments intangibles s’ajoutent un coût de remplacement élevé pour les compagnies aériennes, même si ce dernier est un peu plus faible, puisque les compagnies aériennes préfèrent les appareils avec lesquels leur personnel est le plus familiarisé.
Pourtant, nous sommes perplexes à l’égard du niveau de profitabilité d’Airbus et de Boeing, au regard des protections dont ces deux avionneurs disposent autour de leur activité. Nous avons identifié un certain nombre de leviers qui pourraient largement contribuer à améliorer leur rentabilité : réduire la guerre des prix, récupérer une plus grande part des marges laissées à leurs équipementiers, ajuster leurs effectifs, et mieux gérer leurs dépenses de recherche et développement (R&D).
Nous pensons à cet égard qu’il y a davantage d’opportunités chez Airbus, dont nous relevons la juste valeur à 60 euros (contre 53 euros) pour prendre en compte un meilleur profil de rentabilité.
Boeing a déjà amélioré sa rentabilité en réduisant ses dépenses de R&D et a commencé à améliorer ses relations avec ses fournisseurs, ainsi qu’à gagner en productivité au niveau des effectifs.
Principaux points mentionnés dans notre étude :
Airbus et Boeing disposent d’un avantage concurrentiel étroit et stable dans le temps, avec des barrières à l’entrée élevées.
Leur profitabilité semble faible au regard de la situation de duopole du marché et nous pensons qu’il y a des marges d’amélioration à venir.
Nous avons identifié 4 leviers pour améliorer leur niveau des marges (baisse des dépenses de R&D, réduction des coûts d’approvisionnement et des effectifs.
Nous pensons qu’Airbus dispose de marges de manœuvre pour réduire son budget de R&D en passant de la phase de développement à la phase de production, tandis que Boeing est déjà en train de réduire ses dépenses.
Un élément important pour l’industrie est une réduction de la compétition sur les prix, car les deux avionneurs proposent des avions plus économes pour les compagnies aériennes, avec de nouvelles variantes en termes de motorisation. Mais cette évolution semble peu probable pour le moment.