Cet article fait partie de la série "Perspective", qui regroupe des contributions externes. Le texte suivant a été rédigé par Richard Pease chez Henderson Global Investors.
Les actions européennes et les marchés des autres pays développés ont enregistré de solides résultats au cours des 18 derniers mois, réagissant de façon positive à la diminution des risques d’éclatement de la zone Euro.
Moins inquiets, les investisseurs ont reconnu que de nombreuses sociétés européennes avaient été indûment pénalisées, leurs valorisations ayant souffert de leur localisation géographique plutôt que d’une faiblesse fondamentale.
Ironiquement, l’Europe a bénéficié de la forte médiatisation des problèmes rencontrés par certains marchés émergents. La croissance du Brésil et de la Chine s’est ralentie. Les investisseurs ont reconnu qu’il sera beaucoup plus difficile à l’avenir de générer des rendements en investissant directement sur les marchés émergents.
Les marchés actions de nombreux pays émergents ont été poussés par la demande de matières premières issues de ces mêmes pays. Il se pourrait, qu’avec le ralentissement de la croissance et l’affaiblissement de la demande, les marchés d’actions se trouvent confrontés à quelques difficultés.
Ce message a été renforcé au cours des derniers mois par les fortes dévaluations enregistrées par le peso argentin (-34%) et la lire turque (-20%). Les capitaux étrangers échangés d’un pays à l’autre pour profiter des fluctuations des taux de change ont été rapatriés aux Etats-Unis en vue de la hausse des taux d’intérêt, la Réserve Fédérale américaine s’étant engagée à normaliser sa politique monétaire.
Des perspectives de croissance stable pour les actions européennes qui doivent faire face à des difficultés mais qui profitent dans l’ensemble d’un contexte favorable.
Le cours des actions a progressé depuis l’été 2012 mais les valorisations restent raisonnables et les sociétés disposent de liquidités importantes. Même si la situation stagne quelque peu à court-terme, les perspectives à moyen-terme sont bonnes pour les entreprises européennes capables de faire preuve d’un pouvoir de fixation des prix et d’enregistrer une croissance de la demande sur leur marché domestique et à l’international.
Quelques idées d'investissement sectorielles
Dans un tel contexte d’évolution des perceptions, de nombreuses sociétés européennes ont continué d’enregistrer de solides résultats grâce à leurs activités sur les pays développés et les pays en voie de développement, notamment dans les secteurs de la santé, des composants automobiles et de l’édition.
Santé : De nombreux secteurs de l’industrie de la santé ont souffert des réductions de prix importantes et du gel des prix. Cependant, les sociétés fabriquant des produits à base d’insuline ont augmenté leurs prix de façon significative, en particulier aux Etats-Unis. D’un point de vue commercial, les traitements durant de nombreuses années, la demande pour les produits à base d’insuline est constante.. Les patients ont également tendance à rester fidèles à la marque à laquelle ils sont habitués.
D’autre part, les habitudes alimentaires modernes conduisent à une progression rapide des cas de diabète dans les pays développés et les pays en voie de développement. Les traitements antidiabétiques sont dominés par trois sociétés : Novo Nordisk (Danemark), Sanofi (France) et Eli Lilly (Etats-Unis). Novo Nordisk est le leadermondial sur le marché du traitement contre le diabète et représente 27% du marché des soins et 48% du marché des ventes d’insuline. La société dispose également de nouveaux traitements qui sont les plus prometteurs contre cette maladie.
Composants automobiles : La popularité des véhicules allemands haut de gamme auprès des classes moyennes des pays émergents et des bureaucrates chinois est connue. Mais peu d’entre nous savent que certains fabricants des pièces de moteur enregistrent des rendements bien supérieurs à ceux des marques concernées. Alors que la législation et le renforcement de la concurrence forcent les fabricants automobiles à réduire le poids des véhicules et à en améliorer la sécurité et la consommation en carburant, des fournisseurs tels que Continental sortent du lot, car ils ont su utiliser les liquidités de leurs activités de vente de pneus pour monter une division de vente de pièces détachées tout aussi importante.
Edition : L’édition académique est également sortie indemne de la crise et a donné tort aux critiques qui estimaient que l’internet finirai par détruire son modèle. Reed Elseiver, éditeur de revues médicales et scientifiques, est leader sur le marché. Reed Elveiser est passé de l’impression papier au numérique, au cours des vingt dernières années et il est désormais le plus important fournisseur d’information professionnelle. La société bénéficie de la demande des principaux chercheurs et académiciens qui souhaitent voir leurs recherches publiées dans les meilleurs journaux. Reed paie une somme minime pour le contenu et facture ensuite l’accès aux documents. Les universités des pays développés disposent de budgets serrés et ceci est un problème pour le secteur mais, avec la hausse du nombre d’étudiants à travers le monde, la demande de recherche de qualité devrait continuer de progresser.