Lagardère : les opportunités de croissance manquent

Après les cessions d'actifs, le groupe dispose de peu d'actifs de qualité, selon Liang Feng de Morningstar.

Liang Feng 15.05.2014
Facebook Twitter LinkedIn

Au cours des derniers mois, Lagardère a cédé plusieurs actifs (dont ses participations dans EADS et Canal+) afin de se recentrer sur ses activités médias. La société détient toujours un certain nombre de filiales attrayantes, mais la majorité des profits du conglomérat provient d’activités dans des marchés matures et en déclin structurel. En conséquence, nous estimons que le groupe n’a pas d’avantage concurrentiel et nous voyons peu de synergies entre métiers.

Historiquement, Hachette Publishing a été l’actif clef du groupe, générant environ la moitié de l’EBITA du groupe en 2013. Toutefois, nous sommes inquiets de la détérioration de la dynamique de l’industrie du fait de l’attrait croissant pour les livres électroniques et les autres alternatives numériques.

Hachette a pris parti à cette mutation numérique, mais nous craignons qu’une partie des profits de l’industrie ne soit accaparée par des acteurs émergents comme Amazon ou Apple. L’activité éducative d’Hachette est plus à l’abri de telles forces et devrait assurer une certaine stabilité des profits, mais ces facteurs devraient dans l’ensemble peser sur la croissance organique de l’activité et sur sa profitabilité.

Les autres divisions (magazines, TV, radio) et les services (distribution) regroupent une myriade d’activités éparses. Au sein de ces activités, la branche de distribution dans les aéroports est sans doute l’actif le plus attrayant. Elle génère une rentabilité significative en tirant parti de clients captifs, et dispose d’opportunités de croissance nombreuses, grâce à la croissance du trafic aérien et au gain de parts de marché.

Malheureusement, Lagardère tire l’essentiel de ses profits des médias traditionnels, dont les perspectives sont plutôt moroses selon nous. Ces métiers ont historiquement dégagé des niveaux de rentabilité élevés, mais nous pensons que leur numérisation va transformer certaines activités en « commodités » (cas des magazines, de la radio et de la distribution de magazines imprimés). Il sera difficile au groupe de maintenir des rythmes de croissance organique plus soutenus, et la dynamique de profitabilité en sera sur le long terme affectée.

Avec une juste valeur estimée de 21 euros (contre 24 euros auparavant), Lagardère est noté 2 étoiles par Morningstar.

Facebook Twitter LinkedIn

Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
Airbus SE138,00 EUR-1,40
Amazon.com Inc197,72 USD-0,33Rating
Apple Inc230,00 USD0,65Rating
Lagardere SA21,15 EUR0,71
Vivendi SE8,84 EUR2,24

A propos de l'auteur

Liang Feng