Dans des marchés « monomaniaques », Mandarine Gestion a réussi à tirer son épingle du jeu. La société de gestion indépendante, fondée par Marc Renaud, cumulait à fin avril 2,4 milliards d’euros d’encours, dont 33% sont gérés pour le compte d’investisseurs étrangers.
Portée par un regain d’intérêt pour les actions européennes et de bonnes performances pour son fond amiral, Mandarine Valeur, la société a continué de collecter avec un peu plus de 200 millions d’euros récolté à fin avril (soit autant qu’en 2011).
Doubler les encours
La société de gestion, qui a remporté quelques mandats significatifs en Allemagne, en Autriche et au Royaume-Uni, vise un doublement des actifs sous gestion sur le moyen terme et compte poursuivre son développement à la fois aux plans géographique et des stratégies proposées à ses clients, en recherchant à trouver des expertises spécifiques sur certaines classes d’actifs (marchés émergents, obligations convertibles).
L’augmentation de la taille est contrainte par l’évolution de la réglementation et par la pression sur les prix et les marges. « Nous voulons faire partie des sociétés gérant plus de 5 milliards d’euros (comme DNCA Finance, Financière de l’Echiquier, Comgest…), car c’est le meilleur moyen d’avoir un business pérenne et diversifié », a expliqué Marc Renaud.
Quelques dossiers de croissance externe ont été regardés, mais « on n’a rien fait », a indiqué le dirigeant. « Nous cherchons une expertise que nous n’avons pas ou un marché sur lequel nous ne sommes pas présent », a-t-il déclaré.
Toujours positif
Evoquant les marchés, Marc Renaud a tenu un discours plutôt positif. « La reprise est là. La clef pour que les profits remontent, ce sont les devises. Mario Draghi commence évoquer le sujet, c’est un signe. Si l’euro reste au niveau actuel, les anticipations de profits seront revues à la baisse, ce qui a déjà été le cas au cours du premier trimestre. Mais si l’euro devait baisser, ce serait un puissant soutien pour les bénéfices des entreprises et pour les marchés », a-t-il assuré.
Le seul facteur de risque clairement identifié par les dirigeants d'entreprises que rencontre Marc Renaud est la Chine, qualifiée de boîte noire, alors que le cycle repart clairement aux Etats-Unis et que la situation en Europe semble s'améliorer.