Après la Fed, les stratégistes de Citi recommandent aux investisseurs de se laisser porter par les injections de liquidités à venir de la part de la Banque centrale européenne ; et leur conseillent en conséquence de rester exposés aux actions, en particulier à celle de la zone euro.
Certes, les actions européennes ne sont plus très bon marché. Après une hausse de 160% depuis 2009, un P/E qui s’est apprécié de 10x à 17x (sur une base historique), les actions européennes « ne sont plus bon marché sur une base absolue », écrit Citi.
Pourtant, la banque s’attend à une croissance à deux chiffres des résultats des entreprises d’ici 2015, laquelle prendra le relais de l’appréciation des multiples boursiers pour soutenir les marchés actions.
Citi réitère son objectif d’un indice Stoxx Europe 600 à 370 points en fin d’année (contre 348 points en clôture jeudi), et à 400 points fin 2015 – un message qu’elle formule depuis plusieurs mois.
Cet optimisme s’appuie sur deux autres facteurs : l’augmentation de l’appétit pour le risque, avec une multiplication des opérations de croissance externe ; et l’intervention de la BCE, avec la perspective d’un « Quantitative Easing » d’ici la fin de l’année – une option que la BCE n’a pas ouvertement évoquée, mais qui est anticipée par le marché.
Le message de Citi est peu ou prou le même qu’en début d’année, et reflète le consensus de marché, lequel attend une poursuite de la hausse des actions et une remontée des taux longs (laquelle ne s’est pas produite et a même pris le marché à contrepied, sur fond d’incertitudes sur la vigueur de la croissance et le recul de l’inflation).
La banque note toutefois que les marchés financiers ont envoyé des messages contradictoires ces dernières semaines (la baisse des taux longs alors que les actions montaient en étant un significatif). « La faiblesse de la volatilité et des volumes ont été une caractéristique des marchés actions en 2014. Mais également, l’augmentation de l’activité corporate, à la fois en termes de fusions-acquisitions et d’émissions d’actions, ainsi que les flux nets vers les actions européennes », observe Citi.
« Dans l’ensemble, nous sommes encouragés par les signes de normalisation des économies européennes et les marchés financiers, comme les créations d’emplois, l’investissement des entreprises, les émissions de la périphérie, les fusions-acquisitions, les introductions en Bourse. Cela suggèrerait que les années de crise ne sont plus que de l’histoire ancienne, même s’il faudra attendre un peu avant d’écrire l’épilogue », conclut Terence Sinclair, patron de la recherche actions de Citi.