Une fois n'est pas coutume, une grande banque d'affaires recommande la prudence aux investisseurs. Barclays recommande en effet de privilégier le cash au détriment des obligations européennes et américaines.
Dans une étude publiée jeudi, la banque s’attend à ce que le second semestre soit plus difficile pour les portefeuilles de ses clients par rapport au début de l'année, sur fond de déconnexion entre l’évolution récente des marchés et la réalité économique dans de nombreuses régions du monde – un risque soulevé par d’autres observateurs.
Pour la banque, les comptes du premier trimestre de plusieurs pays ont déçu - c’est notamment le cas des Etats-Unis qui ont revu fortement en baisse leur estimation de croissance du premier trimestre (à -2,9% contre -0,1% précédemment).
« Même si la croissance du second semestre sera sans doute plus élevée qu’au premier, la croissance du PIB américain sur l’année devrait se situer bien en-dessous des 2% », note la banque, qui s’inquiète aussi de performances décevantes en Europe, au Japon et en Chine.
« Et pourtant, les investisseurs ont fait monter les cours de nombreux actifs financiers, entraînés par l’anticipation de politiques monétaires globales toujours accommodantes », souligne Barclays. « Ces anticipations ont de bonnes chances d’être remises en question dans les mois à venir », avertit la banque, qui recommande donc aux gérants de portefeuille d’adopter un positionnement plus défensif, à travers une plus grande part du cash dans les allocations.
Parmi les principaux risques identifiés, Barclays craint un recul des anticipations d’inflation en Europe – qui obligeraient la BCE à agir de manière plus massive qu’elle ne l’a fait jusqu’ici – et un mauvais contrôle de la croissance économique chinoise par les autorités du pays.
Barclays craint également qu’une accélération de la croissance américaine et une remontée de l’inflation conduisent la Fed à relever ses taux rapidement que prévu. Dans ce contexte, ses principaux choix d’allocation sont les suivantes :
- Augmentation de la part de cash en dollars au détriment des obligations ;
- Sous-pondération des actions américaines au profit des actions européennes, des marchés émergents (Chine) ;
- Exposition tactique au pétrole ;
- Surpondération du crédit émergent, neutralité sur le haut rendement et sous-pondération du crédit « investment grade » ;
- Sortie de la position sur les obligations souveraines périphériques de la zone euro et sous-pondération de l’euro ;
- Surpondération des actions japonaises au détriment des obligations.