« Avoir une exposition directe aux matières premières n’a jamais fait plus de sens qu’au cours des six premiers mois de l’année 2014. » Dans sa note de stratégie multi-classes d’actifs, la banque britannique Barclays estime que la montée des risques, alimentée notamment par les violences en Irak, et leur impact sur l’économie mondiale continuent de plaider en faveur des matières premières dans les allocations d’actifs.
Dans l’environnement actuel, Barclays conseille même de jouer entre elles différentes matières premières : être « long » sur le pétrole et le nickel et « short » sur l’or – même si le métal précieux est réputé pour son rôle de valeur refuge lorsque les investisseurs fuient le risque.
Pour la banque d’affaires, le pétrole devrait profiter d’un manque de capacités de production de réserve suite aux problèmes d’approvisionnement liés aux violences en Irak. Seule l’offre de pétrole saoudien peut venir combler les besoins du marché, estime la banque, et ce même s’il existe des capacités au Nigeria ou en Iran.
Les cours des principaux métaux devraient pour leur part profiter d’une diminution de l’excédent d’offre, situation qui perdure depuis 2007 sur les marchés de l’aluminium, du zinc ou de nickel, observe Barclays. A cela s’ajoutent des cours en-deçà de leur moyenne historique pour de nombreux métaux, ainsi qu’une sous-pondération des métaux dans les allocations d’investisseurs longs et de hedge funds.
Une confirmation de la reprise de la croissance au cours du second semestre, en Chine notamment, pourrait servir de catalyseur à une poursuite de la remontée des prix des principaux métaux (certains, comme le nickel, ayant déjà fortement rebondi depuis le début de l’année).
Sur le marché des métaux précieux, la banque estime qu’une fois les tensions géopolitiques sur l’Ukraine auront été absorbées, le cours de l’or devrait reprendre sa tendance baissière après un bond début d'année. Elle vise un cours de 1.250 dollars l’once fin 2014.
En dehors de l’or, le palladium s’est envolé suite à des problèmes de production en Afrique du Sud et aux tensions entre l’Ukraine et la Russie (les deux pays représentent respectivement 79% de l’offre de l’offre mondiale de palladium et 85% de l’offre de platine).