Avec un rendement bénéficiaire de 7-8%, les actions européennes offrent encore aujourd’hui une prime de risque attrayante pour les investisseurs, d’autant que la plupart des autres classes d’actifs, en particulier les obligations, sont chères, ont estimé mardi les responsables de la gestion de Rothschild & Cie Gestion.
« La baisse de la prime de risque actions depuis juillet 2012 a permis aux marchés d’absorber de nombreux acoups (Espagne, Chypre, Syrie, « shutdown » aux Etats-Unis, Ukraine, émergents…) », a rappelé Didier Bouvignies , co-responsable de la gestion.
Baisse des primes de risque
Cette baisse de la prime de risque a alimenté un rebond des Bourses en Europe, lequel devrait se poursuivre si la croissance des résultats est au rendez-vous, et à la faveur d’autres facteurs favorables, comme la réorientation des flux de fonds vers les actions ou la reprise du marché des fusions-acquisitions.
Le catalyseur de cette reprise sera un regain de confiance de la part des investisseurs dans la vigueur de la reprise économique mondiale. « Les marchés anticipent une croissance faible et un risque de déflation.
Or à l’échelle mondiale, on observe une diminution du taux de chômage. Les indicateurs de confiance sont bien orientés et l’on devrait observer un redémarrage des cycles de l’investissement et du crédit », a observé Philippe Chaumel, co-responsable de la gestion.
Parmi les thématiques privilégiées, les gérants ont une préférence affichée pour les histoires de retournement dans des secteurs comme la technologie, les financières, les banques ou l’automobile.
Leur gestion cherche à profiter à la fois d’un effet de levier opérationnel (les réductions de coûts opérées depuis 2008 devraient produire une forte hausse des résultats dès que les ventes repartiront) et d’un levier boursier (revalorisation des indices).
Prudence sur les émergents
S’ils font la part belle aux actions européennes dans leur allocation, les gérants de Rothschild & Cie se sont montrés très prudents à l’égard des émergents, pour deux raisons.
Tout d’abord, un certain nombre de pays laissent transparaître des fragilités. Ensuite, la cherté relativement faible des Bourses émergentes n’est qu’apparente – l’indice MSCI Emerging Markets comporte à la fois des biais géographiques et sectoriels importants (poids des banques ou de l’énergie par exemple).
« S’exposer aux marchés émergents revient à prendre du risque pour des rendements réels peu élevés. La classe d’actifs peut certes afficher un parcours sympathique à court terme, mais la prime de risque offerte ne protègera pas les investisseurs si les choses vont mal », a relevé Philippe Chaumel.
En bref, si cette classe d’actifs venait à corriger de nouveau, les investisseurs subiraient une double peine : la chute des valorisations et celle des devises.