Les vues de Morningstar en quelques points :
- De faibles taux d’intérêt et la baisse des spreads de crédit ont largement alimenté le rebond du crédit.
- Des spreads serrés vont désormais limiter le potentiel de hausse de la classe d’actifs.
- Les taux d’intérêt devraient se normaliser et remonter une fois que la Fed aura terminé son programme d’achats d’actifs.
- Le spread entre secteurs industriel et financier se maintient.
- Les investisseurs voient peu de risques à court terme, mais les risques de long terme demeurent.
- La BCE prend la relève de la Fed en matière de politique accommodante.
La baisse des taux et des spreads a été favorable
En le début de l’année et le 11 juin, l’indice Morningstar Corporate Bond Index a progressé de 5,12%, effaçant la perte de 1,51% depuis le début de l’année. Environ 45% de ce rendement est dû à la baisse des taux d’intérêt, sur fond de contraction de l’économie au cours du premier trimestre.
Le rendement du 10 ans américain a reculé de 39 points de base à 2,64%. Le recul des spreads de crédit explique 25% de la performance, avec un spread moyen qui s’est resserré de 17 points de base à +103, son niveau le plus bas depuis juillet 2007. Le carry explique les 30% restant de la performance.
Un potentiel de hausse plus limité pour le crédit
Au regard du niveau actuel des spreads de crédit, le potentiel de hausse de la classe d’actifs nous semble limité. Le spread se situe actuellement à +103 par rapport aux bons du Trésor, soit 50 points de base inférieur que la médiane des 15 dernières années.
La volatilité des spreads de crédit n’a pas encore atteint les plus bas historiques, comme les spreads, mais elle continue de reculer.
Source: Morningstar
La chute des spreads et des taux a conduit les investisseurs à aller chercher du rendement sur des classes d’actifs de plus en plus risquées. Du coup, le spread entre les obligations privées de différentes qualités s’est comprimé. Par exemple, le spread entre les obligations notées simple A et triple B dans notre indice Corporate Bond Index est passé de 82 à 58 points de base.
Au regard des fondamentaux et dans une perspective de long terme, nous continuons de penser que les obligations privées sont bien valorisées – mais à un niveau particulièrement élevé dans notre fourchette.
Pour le reste de l’année, nous pensons que dans le meilleur des cas le marché du crédit offrira une performance proche de son rendement actuel, qui est de 2,94%. Les spreads de crédit pourraient continuer de se resserrer, même si nous pensons qu’au niveau actuel, ils sont à leur prix. Au fur et à mesure que l’économie entamera son rebond, les taux d’intérêt devraient remonter, ce qui pèsera également sur la performance de la classe d’actifs pour le reste de l’année.
La normalisation des taux d’intérêt coïncidera avec la fin du « tapering »
Les taux ont débuté leur mouvement de hausse avec le raffermissement des indicateurs économiques au cours du deuxième trimestre. Après la recherche de valeurs refuge qui a pesé sur les rendements obligataires durant le premier trimestre, nous pensons que les taux longs devraient revenir vers leur moyenne de long terme, au fur et à mesure du rebond des anticipations d’inflation.
La Fed va poursuivre et terminer son programme d’achats d’actifs. A un niveau normalisé, le rendement du 10 ans américain pourrait atteindre entre 3,25% et 3,75% contre 2,60% environ actuellement.
Toutefois, nous ne pensons pas que la remontée des taux longs se fera de manière brutale ou désordonnée. La partie courte de la courbe des taux devrait rester ancrée par les commentaires de la Fed, qui prévoit de maintenir des taux d’intérêt bas jusque tard en 2015. Le spread 2-10 ans peut donc revenir vers ses plus hauts de 290 points de base, contre 220 pb actuellement.
Pour aller plus loin
L’intégralité du commentaire de Dave Sekera est disponible sur le site Morningstar.com.