Au cours du premier semestre 2014, les opérations d’introduction en Bourse (IPO) ont bondi de 70% par rapport à la même période de 2013 ; le poids des émetteurs européens a atteint 41% sur les 116 milliards de dollars de capitaux levés, selon Thomson Reuters. Ce bond de l’activité des marchés primaires d’actions est le plus important observé depuis 2007.
La valorisation des marchés actions s’est largement appréciée et les investisseurs en quête de rendement commencent de plus en plus à regarder du côté des actions. Dans ce contexte, plusieurs fonds d’investissement, certaines filiales de grands groupes ont retrouvé le chemin de la Bourse.
Mais peu ont vraiment détoné, en particulier sur le marché français. A ce jour, seule la Coface, filiale de Natixis introduite en Bourse le 27 juin dernier, affiche une performance raisonnable (+11%). Euronext, cédée par l’américain ICE, cède 5%, tandis qu’Elior, cédé par des fonds de private equity, recule de 0,5% et que Worldline, filiale d’Atos, fait du surplace.
Parmi les « IPO » en vue au cours du deuxième trimestre, Viadeo, le réseau social professionnel, connaît un flop avec une chute de 14%.
La plupart des sociétés dont l’introduction en Bourse connaît des débuts difficiles se sont cotées dans le bas de fourchette de prix proposées aux investisseurs. Preuve que ces derniers ne sont pas encore près de s’enflammer sans raison et qu’ils font relativement attention.
« Participer à des aventures où les projets sont clairs, les objectifs précis, réalistes et chiffrés, les équipes dirigeantes de qualité, le tout avec une valorisation raisonnable, c’est le cocktail que nous sommes prêts à goûter lors d’une IPO », explique Emmanuel Pineau, directeur général adjoint d’Ovalto Investissement.
« En l'espace de quelques semaines, l'environnement de marché est devenu plus difficile pour les introductions en Bourse. On voit toujours des flux vers les actions européennes, mais dans des proportions bien moindres qu'au cours du premier trimestre », observe de son côté Gilles Sitbon, gérant chez Sycomore Asset Management.
« Les investisseurs font plus attention à la qualité des modèles économiques des sociétés qui s'introduisent en Bourse », ajoute-t-il.
D’autres investisseurs préfèrent attendre que les introductions en Bourse soient passées pour regarder certains dossiers sur le marché secondaire.
Romain Burnand, patron de la société de gestion Moneta Asset Management, indiquait mardi durant une conférence téléphonique avec des investisseurs qu’il avait regardé des dossiers comme Elior, Coface ou Worldline, pour investir dans ces deux dernières opérations. « Nous avons regardé Elior. Notre valorisation se situait dans le bas de fourchette, et comme il n’y avait pas de potentiel de hausse, nous n’avons pas participé. »