Les anticipations de croissance de l’économie mondiale se sont stabilisées en juillet, aidées par un net rebond des prévisions concernant la Chine – et ce alors que l’état du système financier chinois semble toujours préoccupant (un risque de défaut est l’un des risques extrêmes les plus importants pour les investisseurs).
C’est l’un des enseignements de la dernière enquête de Bank of America Merrill Lynch auprès des investisseurs. Les prévisions d’inflation sont également plutôt orientées à la hausse.
Source: Bank of America Merrill Lynch.
Comme chaque mois ou presque, l’enquête de Merrill Lynch n’est pas exempte d’éléments surprenants. Ainsi, les actions sont considérées comme les plus chères depuis mai 2000 (peu après l’implosion de la bulle Internet). Pourtant, leur pondération dans les allocations d’actifs est la plus forte depuis 13 ans.
Un cas particulièrement intéressant concerne les actions de la zone euro. Comme l’observent les stratégistes de la banque, l’envie de détenir des actions recule depuis des niveaux historiquement élevés – de plus, les perspectives pour les résultats des entreprises cotées en Europe sont revues à la baisse et les ratios de valorisation sont tendus.
Par ailleurs, le niveau de cash dans les portefeuilles, bien qu’en recul, est à des niveaux très élevés, ce qui constitue pour les stratégistes de la banque un signal d’achat contrariant du marché.
Les matières premières – classe d’actifs largement sous-pondérée dans les portefeuilles depuis 2013 – semblent de nouveau susciter un certain intérêt.
Enfin, de l’avis des investisseurs, le haut rendement américain est désormais l’actif le plus recherché et suracheté, devant les obligations souveraines de la périphérie de la zone euro (actif le plus en vogue le mois dernier). Un signal de prudence déjà entendu récemment.