Il aura fallu six ans et un rebond significatif des marchés financiers pour permettre à l’industrie de la gestion d’actifs de tourner la page de la crise financière, selon le dernier rapport du Boston Consulting Group.
Les actifs sous gestion ont cru de 13% en 2013 pour atteindre un record de 68,7 billions de dollars (un billion = mille milliards), tandis que les profits de l’industrie ont atteint 93 milliards de dollars. L’essentiel de la croissance des actifs est venu de la progression des marchés actions dans le monde, l’effet de flux n’ayant contribué qu’à hauteur de 1,6%.
La rentabilité de l’industrie atteint 39% (contre 37% en 2012) et se rapproche du record d’avant-crise (41%). « L’industrie de la gestion d’actifs continue de faire partie des industries les plus rentables », souligne Gary Shub, associé chez BCG et coauteur du rapport.
Toutefois des défis émergent pour les gérants d’actifs, en particulier les gérants actifs, dont la part dans le « pool » d’actifs gérés à l’échelle globale, tend à décroître. En outre, l’amélioration de la rentabilité s’est faite sur fond de stagnation de la rémunération des gérants, puis que le revenu net (commissions moins frais de gestion, exprimé en points de base), est resté stable en 2013 par rapport à 2012 à 29,4 points de base (il était de 34,3 points de base en 2007).
L’environnement se complexifie toujours plus, sur fond d’alourdissement des contraintes réglementaires, de l’émergence des nouvelles technologies, en particulier dans la gestion des données qui deviennent un actif critique pour les sociétés de gestion, ou d’investisseurs toujours plus exigeants qui marquent une préférence pour les gestions « non-traditionnelles » (notion qui regroupe selon le BCG la gestion passive, les solutions d’investissements, une approche ‘multi-classes d’actifs’…).
Les solutions, la gestion alternative (hedge funds, private equity, fonds d’infrastructures…) et la gestion passive sont les catégories du marché de la gestion d’actifs qui ont le plus fortement progressé l’an dernier. Ces trois spécialités représentent 30% des actifs sous gestion contre 22% en 2008 et 15% en 2003.