CGG : la direction un peu plus sous pression

La chute du cours de Bourse oblige les dirigeants du spécialiste de la sismique à revoir leur plan de marche.

Jocelyn Jovène 23.07.2014
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Vous connaissez sans doute les actionnaires activistes. Voici les analystes financiers activistes. Ceux d’Exane BNP Paribas ont publié une étude de 38 pages sur CGG appelant le management de l’entreprise à réagir à la perte de compétitivité du groupe face à des rivaux comme PGS, TGS-Nopec, WesternGeco ou Polarcus et en réaction à un cours de Bourse qui signe la plus mauvaise performance au sein de l’indice SBF120.

Depuis le début de l’année, le cours de Bourse du groupe de services, spécialisé dans la fabrication d’équipements de mesure sismique et de services de même nature qu aident les compagnies pétrolières à analyser les champs d’hydrocarbures ou à en optimiser l’exploitation, a chuté de 34%. Le plongeon atteint 58% sur un an et 68% sur trois ans.

« Les menaces concurrentielles auxquelles CGG fait face sont diverses et significatives. Sa base de coûts est élevée. Son endettement est trop important au regard du positionnement dans le cycle », observent en résumé les analystes d’Exane.

Le marché de la sismique est caractérisé par des surcapacités et une demande limitée – les compagnies pétrolières étant plus économes en matière d’investissement. Autrement dit, le bout du tunnel n’est pas encore en vue et les prix devraient rester sous pression. « Le marché n’est pas près de connaître une amélioration majeure avant 2015 », note Exane.

Mais ce n’est pas le seul des défis auxquels CGG est confronté. Un exemple ? Les études multi-clients mobilisent d’importants moyens et capitaux, pour une rentabilité limitée, voire sous-optimale. Ainsi, le groupe a déployé des ressources dans le Golfe du Mexique, avec l’espoir d’accroître ses revenus de manière significative – mais c’est aussi le théâtre d’opération privilégié de certains concurrents, comme PGS. Une situation qui met le pouvoir de négociation dans les mains des clients.

A l’instar d’un investisseur activiste, Exane liste 12 recommandations, de la réduction du niveau d’endettement à la manière dont sont rémunérés les dirigeants et salariés de l’entreprise, en passant par l’amélioration du potentiel de création de valeur des différentes activités du groupe – en se focalisant sur les métiers les moins rentables (comme les études multi-clients ou l’acquisition).

Source: Exane BNP Paribas.

De ces évaluations, le courtier estime que CGG pourrait améliorer sa génération de trésorerie de l’ordre de 100 millions de dollars « si les métiers sont restructurés pour dégager des taux de rentabilité plus élevés au cours des 12-18 prochains mois », écrivent les analystes d’Exane.

100 millions de résultat opérationnel équivalent à 4 euros supplémentaires pour le cours de Bourse, ce qui n'est pas négligeable pour un titre qui cote 8 euros actuellement et qui semble avoir le plus grand mal à se redresser.

CGG publiera ses résultats du deuxième trimestre le 1er août.

AVERTISSEMENT

L'auteur de l'article détient des titres CGG en portefeuille.

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Valeurs citées dans l'article

NomValeurVariation (%)Notation Morningstar
CGG40,00 EUR-0,62
PGS ASA  
SLB42,95 EUR1,78
TGS ASA106,50 NOK-0,37

A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.