La correction des marchés financiers depuis le plus haut de la mi-juin conduit les investisseurs à détenir un niveau record de liquidités dans leurs allocations, selon la dernière enquête de Bank of America Merrill Lynch.
Pour les stratégistes de la banque, cela constitue toujours un signal contrarien d’exposition aux actifs risqués. « Le niveau de cash au mois d’août a bondi avec la prise en compte par les marchés des risques géopolitiques, de la Fed et des craintes liées à l’Europe ; les actifs risqués devrait revenir vers leurs plus hauts ; y revenir et y rester suppose moins de risques géopolitiques, pas de rechute en Chine et la confirmation que les Etats-Unis peuvent supporter une hausse des taux », écrivent-ils dans une note publiée le 12 août.
Le facteur géopolitique est devenu, de loin, l’élément de risque le plus important pour les gérants de portefeuilles, devant le risque de bulles (ce que la banque surnomme les « Asset Manias ») ou le risque de déflation en zone euro.
Cette situation a conduit de nombreux investisseurs à se protéger d’une correction boursière – leur proportion est la plus haute depuis octobre 2008, révèle d’ailleurs l’enquête de Merrill Lynch.
Logiquement la proportion des investisseurs qui surpondèrent les actions a fortement baissé (elle est passée de 61% en juillet à 44% en août). Les obligations n’en ont pas profité (62% d’opinions à « sous-pondérer » contre 64% le mois précédent). Ce sont les matières qui ont bénéficié du mouvement, même si le positionnement moyen est à sous-pondérer (5% des avis contre 15% le mois précédent).
Dans l’univers actions, l’enquête de la banque américaine révèle un arbitrage assez net au détriment des actions européennes et au profit des actions émergentes. Le nombre d’investisseurs surpondérant la classe d’actifs est le plus élevé depuis 17 mois, note Merrill Lynch.
La « correction » sur les actions européennes s’illustre notamment à travers l’attitude des investisseurs à l’égard du secteur bancaire. Alors qu’en juillet, les investisseurs avaient un avis surpondérer (18% net), ils sous-pondèrent désormais le secteur (26% sur une base nette).
Source: Bank of America Merrill Lynch