Anticipations d’une remontée des taux aux Etats-Unis, hausse du dollar, interrogations sur la croissance chinoise, flux massifs vers les actifs émergents : les conditions d’une plus grande volatilité de la classe d’actifs sont de nouveau réunies, répétant le scénario déjà vécu en mai-juin de l’année dernière.
Preuve de cette nervosité, l’indice MSCI Emerging Markets, qui avait nettement rebondi depuis le 1er janvier, a reculé de 3,6% en une semaine.
La question que se posent les investisseurs est de savoir si les mêmes causes produiront les mêmes effets, c’est-à-dire si les pays les plus fragiles connaîtront des secousses similaires ou s’ils ont eu le temps de s’adapter à une remontée des taux américains.
Pour les experts de la banque Morgan Stanley, cela dépendra en grande partie de ce que décideront la Fed et la Banque Populaire de Chine.
Mais depuis l’an dernier, la liste des pays les plus vulnérables a quelque peu changé, estime la banque dans une note aux investisseurs datée du 15 septembre. « L’Inde a réduit sa vulnérabilité vis-à-vis de l’extérieur. En revanche nous continuons d’attirer l’attention des investisseurs à la situation du Mexique qui reste très exposé à une vente. (…) En dehors du Brésil, où la balance courante s’est détériorée, les déficits se sont réduits dans les autres pays. »
Le Brésil, l’Afrique du Sud et la Turquie n’ont pas fait suffisamment d’ajustements pour ne pas revivre les tensions observées en 2013. L’Indonésie et le Mexique font également partie des pays qui pourraient connaître un regain de volatilité sur leur devise en cas de remontée rapide des taux.
Les autres pays (Chili, Colombie, Europe de l‘Est, Corée, Malaisie, y compris la Russie…) sont considérés comme « modérément » exposés, tandis que la Chine et Taiwan devraient rester à l’écart des turbulences, pour peu que les décisions de politique économique rassurent suffisamment les investisseurs.