Un portefeuille de titres est généralement considéré comme diversifié si les titres qui le composent sont faiblement voire pas du tout corrélés entre eux. La notion de corrélation est née des travaux sur l’optimisation d’un portefeuille de Harry Markowitz, considéré comme l’un des fondateurs de la théorie financière moderne (encore appelée « théorie moderne du portefeuille »).
Intuitivement, cette notion peut se comprendre. Si deux actifs ont des rendements peu corrélés, il est intéressant de les combiner dans un portefeuille, car ils auront tendance à ne pas évoluer dans le même sens et donc à isoler en partie l’investisseur des fluctuations du marché.
La corrélation évolue entre -1 et 1. Plus le chiffre se rapproche de 1, plus la relation entre deux actifs est forte. A l’inverse, ce chiffre est faible voire négatif, plus les deux actifs ont des comportements indépendants.
La diversification est une notion centrale pour tout investisseur. La recherche d’actifs peu ou pas corrélés entre eux est donc nécessaire. Les matrices de corrélation, comme l’illustre l’exemple suivant, permettent à l’investisseur de déterminer le degré de corrélation entre différentes classes d’actifs (actions à travers les indices S&P 500 et Stoxx 600 ; obligations à travers le Barclays Global Agreegate et les indices iBoxx et Global Convertible Bonds de Merrill Lynch et matières premières avec l’indice Reuters/Jefferies CRB).
Source : Morningstar, données au 22 septembre 2014
La corrélation fonctionne entre classes d’actifs. Il peut être aussi pertinent d’étudier la corrélation au sein d’une classe d’actif, certains titres financiers ayant des degrés de corrélation différents du fait de leur profil financier différent.
Source : Morningstar, données au 22 septembre 2014
Dans l’exemple qui précède, la corrélation entre Alcatel-Lucent, fabricant d’équipements de télécommunications et L’Oréal, fabricant de produits cosmétiques, est quasi nulle. A l’inverse, la corrélation entre Schneider Electric, un fournisseur d’équipements électriques, et LVMH, un groupe de luxe, est relativement élevée (0,72).
L’investisseur doit toutefois être conscient que la corrélation entre actifs évolue dans le temps. Cela est particulièrement vrai dans les phases de stress sur les marchés financiers.
En 2008, après la faillite de Lehman Brothers, les investisseurs étaient contraints de liquider leurs portefeuilles d’actifs, cédant à tout prix, ce qui s’était traduit par une envolée de la corrélation entre classes d’actifs. Hormis la détention de cash (liquidités), l’investisseur n’avait peu voire pas d’endroit où se réfugier.
L’investisseur doit donc être attentif au fait qu’un portefeuille de titres très corrélés entre eux peut être une source de danger et qu’il est important de revoir régulièrement dans quel mesure son portefeuille de titre est suffisamment diversifié.