Face à la correction brutale des marchés financiers, l’investisseur moutonnier serait tenté de céder à la panique et peut se demander s’il est encore temps de sortir des marchés.
Il est important de ne pas sur-réagir et de ne pas se laisser dominer par la peur. Au contraire, il est plus important dans de telles situations de faire le point, voire de se préparer à s’exposer aux actions.
Pour y voir plus clair, il est opportun de se rappeler cette maxime de Warren Buffett : « Ayez peur quand tout le monde est avide. Soyez avide quand tout le monde a peur. » Voilà ce que rappelle à l’oracle d’Omaha lorsqu’on l’interroge sur la volatilité des marchés financiers.
Depuis le plus haut atteint le 10 juin dernier à 4.598,65 points jusqu’au plus bas de séance de mercredi (3.933,16 points), l’indice CAC 40 a perdu 14,5%. Le rendement du Bund vient de chuter à 0,84%, le 10 ans américain est passé ce mercredi sous les 2%, tandis que le cours de l’or a repris 0,4% à 1.233,60 dollars l’once (il gagne 2,6% cette année quand l’indice des matières premières S&P GSCI chute de 14,6% sur la même période).
Ces éléments montrent que les marchés jouent à se faire peur en intégrant le scénario, sans doute excessif au regard des données existantes, d’une rechute de la zone euro en récession (la troisième depuis la crise financière de 2008).
Le message de Buffett est d’autant plus important à se remémorer que la chute des cours ramène de nombreux actifs à des niveaux de valorisation plus raisonnables.
Au 13 octobre, l’univers des actions européennes couvertes par les analystes de Morningstar affichait un ratio cours sur juste valeur de 0,94x (soit une décote de l’ordre de 6%), alors qu’au début du mois, les actions étaient encore considérées comme proche de leur juste valeur, donc n’offrant qu’un potentiel d’appréciation limité.
Les phases de stress sur les marchés financiers sont récurrentes et les investisseurs ne devraient pas y prêter plus d’attention que ce qu’elles sont : des moments passagers, où les opportunités d’investissement sont plus nombreuses.
Le mieux à faire pour tirer parti de ces situations consiste à avoir une liste de valeurs favorites, si possible des sociétés qui disposent d’un avantage concurrentiel durable, dans des domaines d’activité compréhensibles, et de les acheter lorsqu’elles se traitent avec une décote suffisante par rapport à leur valeur intrinsèque.
Dans toutes les phases de stress, les investisseurs comme Buffett tendent à ne pas paniquer, et considèrent souvent qu’il est temps de profiter des prix bradés offerts par « Monsieur le Marché » pour faire de bonnes affaires.