Après le beau temps, les investisseurs américains font la pluie sur les marchés actions américains. Les volumes de décollecte sur les actions européennes atteignent en valeur absolue les montants observés pendant la crise financière de 2008, estiment les stratégistes de Goldman Sachs.
« Depuis le mois de juin, les investisseurs américains ont continuellement vendu leurs actions européennes ; l’exception a été les deux premières semaines de septembre qui ont coïncidé avec l’annonce d’une extension de la politique monétaire de la BCE », écrivent-ils dans une note aux investisseurs datée du 20 octobre.
L’analyse des données est corroborée par les observations de gérants de portefeuilles et par les analyses de Morningstar.
Pour les stratégistes de la banque, les flux des investisseurs américains sont directement liés aux anticipations de croissance en Europe. « Le récent retournement des données en Europe est bien corrélé aux évolutions des flux américains », estime Goldman Sachs.
Source: Goldman Sacgs
La banque estime même que les sorties de capitaux sont sans doute plus importante que ce que justifierait les récentes statistiques économiques. En résumé, les investisseurs s’inquiètent plus du sort de la zone euro aujourd’hui qu’il y a trois ans, alors que la crise de la dette publique faisait les gros titres.
Si les médias parlent moins de « crise de la dette », la situation des finances publiques de certains pays, dont la France, inquiète.
« Il est possible que les investisseurs réduisent l’exposition qu’il avait construite entre 2012 et 2013 sur l’espoir d’un fort rebond de la croissance. A l’opposé, en 2011, leur exposition était limitée, ce qui ne justifiait pas d’ajustements de portefeuilles aussi dramatiques qu’aujourd’hui », avance Goldman Sachs en guise d’explication.
Logiquement, les investisseurs américains n’augmenteront leur exposition aux actions européennes que lorsque les perspectives de croissance seront meilleures. Il en faudrait même peu pour que le renversement de tendance s’opère, selon Goldman Sachs, car la valorisation des actions européennes est relativement attrayante.