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Un mois d’octobre mouvementé pour les actifs risqués

La divergence entre actions européennes et américaines s’est creusée, malgré le rebond récent des marchés financiers.

Jocelyn Jovène 03.11.2014
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Source: Factset, Morningstar.

Le sort des marchés financiers continue d’être entre les mains des banques centrales. L’épisode de volatilité au cours des deux mois passés – correction boursière suivie d’un net rebond au cours de la deuxième quinzaine d’octobre – est là pour le rappeler.

Alors que la baisse brutale des indices boursiers avait été provoquée par la déception sur l’annonce de mesures quantitatives par la BCE et par des statistiques économiques moins bonnes, les investisseurs sont revenus vers les actifs risqués peu avant d’être « rassurés » par l’annonce concomitante de la fin des achats d’actifs par la Fed, d’une augmentation des injections de liquidités de la Banque du Japon, ainsi qu’une augmentation de la part des actions internationales dans l’allocation du premier fonds de pension public japonais.

Comme nous l’avions décrit à l’époque, c’est bien une banque centrale qui par son intervention a rassuré les investisseurs – ce qui ne va pas sans poser certaines questions dans le cas japonais.

Le caractère étonnant du rebond est qu’il intervient alors que le mouvement de révision en baisse des prévisions de résultats semble à peine se stabiliser et que les dernières nouvelles économiques sont toujours mitigées.

Ce sont donc les mouvements de flux et d’allocation des portefeuilles des grands investisseurs internationaux qui donnent le la sur les marchés. L’autre élément, mentionné par les stratégistes quantitatifs de Société Générale, tient aux rachats d’actions : ces derniers n’ont guère ralenti récemment, alors que la croissance des résultats est de plus en plus « anémique ».

Beaucoup d’éléments semblent donc indiquer que le rebond des marchés intervient pour de mauvaises raisons : l’économie est toujours en situation de convalescence, l’endettement des Etats reste une préoccupation, l’investissement ne repart pas et le cycle du crédit est amorphe dans de nombreux pays développés.

Le seul argument qui pouvait justifier un arrêt de la correction tenait notamment au niveau de valorisation des actions, redevenu intéressant après la baisse des marchés.

Mais la prudence semble devoir prévaloir à court terme. C’est en tout cas le signal qui ressort du marché obligataire, où les rendements à 2 et 10 ans des bons du Trésor ont de nouveau reculé (-9 et -18 points de base respectivement sur un mois et +8 et -67 points de base depuis le 1er janvier), tandis que le rendement à 10 ans du Bund reste « collé » sur ses plus bas niveaux historiques.

L’autre fait marquant du mois tient à l’amplification de la baisse du cours du pétrole : -11,6% sur le mois pour le WTI et -18% depuis le début de l’année. Cette chute s’explique par le déséquilibre entre l’augmentation de l’offre de pétrole (en provenance notamment d’Amérique du Nord) et une demande moins dynamique sur fond de croissance mondiale révisée en baisse.

Source: Morningstar.

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.