Le débat sur la gestion passive vs active peut parfois atteindre des sommets, les tenants de chaque approche défendant de manière véhémente leur position avec force analyses et statistiques.
Toutefois, une fois que les arguments principaux sont exposés de part et d’autre, chaque camp reconnaît que le débat n’est pas si tranché, et qu’il existe des aspects positifs dans chaque approche.
Les tenants les plus ardents de la gestion passive reconnaissent volontiers que certains gérants actifs font un bon travail, certains avec un degré de constance dans le temps. Le problème consiste plus à dénicher de tels talents.
De leur côté, les tenants de la gestion active reconnaissent certains des avantages d’un investissement sous forme d’ETF. Par exemple, ils soulignent la flexibilité et la démocratisation permise en donnant accès à une vaste palette d’actifs autrefois réservées à un nombre limité d’investisseurs.
Dépasser ce débat gestion passive vs active pourrait finalement consister à prendre les aspects positifs des deux approches. Entrer dans l’univers des « ETF actifs », une stratégie gérée de manière active packagée sous forme d’ETF. Une telle approche ne doit pas être confondue avec le « strategic beta », qui répliquent la performance d’indices non-standards. Ces « ETF actifs » ont pour objectif de battre un indice de référence – en d’autres termes, ils sont « actifs » en ce sens qu’ils cherchent à délivrer de l’alpha.
Depuis que je suis impliqué dans l’univers des ETF, j’ai entendu parler des ETF actifs comme un domaine disposant d’une forte croissance potentielle. La réalité est que cette approche demeure minoritaire (elle compterait pour moins de 10% du marché européen des ETP).
Cependant, c’est une minorité qui se fait entendre : elle parvient régulièrement à faire parler d’elle à la fois en Europe et aux Etats-Unis. Il n’est guère difficile de comprendre pourquoi. Après tout, sur le papier, un ETF actif est une solution avantageuse. Pourquoi cette approche ne s’est-elle alors pas développée plus massivement ?
Eh bien, comme c’est souvent le cas, ce qui semble comme une proposition évidente en première approche ne l’est pas forcément une fois mise en œuvre. Plusieurs aspects font du développement et de la distribution d’ETF actifs un réel défi.
Pour comment, les ETF, qui sont des fonds qui se traitent comme n’importe quel titre financier sur une place de cotation, doivent généralement adhérer aux standards les plus élevés en matière de transparence sur les sous-jacents détenus pour permettre une valorisation en temps réel – et si possible sur de multiples places de cotation.
Il est raisonnable de dire que la transparence n’est pas un élément qui transparaît chez de nombreux gérants actifs. Au contraire, le manque de transparence est généralement justifié par la volonté de détenir un avantage concurrentiel par rapport aux autres gérants.
Du point de vue d’un fournisseur d’ETF, permettre à une stratégie active d’être distribuée sous forme d’ETF ne fait sens que si la personne ou la société qui le gère fait partie d’un groupe qui est en mesure de générer de l’alpha. Comme de nombreux fournisseurs d’ETF aiment à le rappeler, cela est relativement rare.
Malgré les innombrables défis, l’idée d’ETF actifs continue de susciter un gros intérêt. C’est un domaine d’activité que Morningstar suit régulièrement (à travers des lancements ponctuels, le suivi réglementaire…).
C’est également un domaine que les principaux acteurs de l’industrie suivent de près. Par exemple, le London Stock Exchange tiendra un séminaire sur le ETF actifs le 20 novembre, lequel couvrira tous les domaines clefs que de potentiels émetteurs doivent avoir à l’esprit (tous les détails sont disponibles à l’adresse suivante).