Un ton plus accommodant. C’est le sentiment qui est ressorti de la conférence de presse de Mario Draghi, après l’annonce d’un statu quo dans la conduite de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). « La porte pour le ‘QE’ est grande ouverte », note Citi dans une note datée du 6 novembre.
Pour la plupart des commentaires publiés depuis jeudi après-midi, la question n’est plus de savoir si, mais quand et à quel rythme la BCE augmentera la taille de son bilan (2.052 milliards d’euros au 4 novembre 2014).
« La BCE a finalement décidé de faire une référence explicite à l’expansion de son bilan dans son propos introductif. (…) C’est important car, comme Mario Draghi l’a rappelé à plusieurs reprises, le propos introductif est approuvé par tous les membres du conseil des gouverneurs », notent les économistes de Morgan Stanley.
Les commentaires du patron de la BCE ont « servi à valider les attentes du marché qu’une augmentation de 1 billion d’euros est envisagée », écrivent les économistes de Goldman Sachs dans une note. Toutefois, reste la question du « timing », lequel dépendra principalement des perspectives de croissance et d’inflation.
La BCE se tient prête. L’annonce de la mobilisation de son personnel pour préparer de nouvelles actions si les mesures annoncées depuis juin dernier ne parviennent pas à atteindre les objectifs d’augmentation du bilan de l’institution monétaire a d’ailleurs conforté de nombreux économistes.
Une fois encore, Mario Draghi a joué de sa parole pour tenter de peser sur les marchés. L’opération a partiellement réussi puisque jeudi, les marchés actions étaient orientés à la hausse. Mais comme à leur habitude, après leur réaction épidermique, les investisseurs ont commencé à réfléchir sur le calendrier possible.
« Il est difficile de dire si le conseil des gouverneurs sera en mesure d’annoncer un programme d’assouplissement quantitatif en décembre ou s’il attendra le premier trimestre 2015 », note Citi.
« Certains membres du conseil vont sans doute attendre d’avoir les résultats du T-LTRO de décembre (le 11 décembre) », avant de décider d’agir, observe pour sa part Exane BNP Paribas. « De notre point de vue, les programmes actuels ne suffiront pas à augmenter suffisamment rapidement la taille du bilan de la BCE. Nous pensons dès lors que la BCE commencera acheter plus d’actifs au début de l’année prochaine », ajoutent-ils.