Tous les mois, l’équipe de recherche sur les actions de Morningstar Europe établit sa liste de valeurs favorites. Au sein de cette liste d’une vingtaine de noms, voici trois valeurs qui ont fait leur entrée pour le mois de novembre.
Capgemini
Le groupe de services informatiques est noté 3 étoiles, avec un avantage concurrentiel étroit et une juste valeur de 57 euros.
Pour les analystes de Morningstar, Capgemini présente plusieurs qualités intrinsèques : le coût de changement de prestataire est élevé pour ses clients ; le groupe dispose d’une certaine notoriété en Europe, ce qui lui permet d’être un partenaire de premier plan au plan régional pour des éditeurs de logiciels de taille mondiale (Oracle, Microsoft, IBM…).
La stratégie de déploiement de ressources au plus près des clients, et la combinaison avec des ressources « offshore » est également une qualité du modèle économique de Capgemini, ce qui lui permet de travailler pour de très grands comptes (Volkswagen, Rolls-Royce, Bayer, BNP Paribas, Coca-cola) dans des secteurs d’activités diversifiés.
Ces éléments ont permis au groupe d’améliorer sa rentabilité (12,4% en moyenne sur les trois derniers exercices). Les résultats du troisième trimestre ont confirmé la bonne tenue de l’activité (+2,8% de croissance organique) et ont permis à Capgemini de réitérer ses objectifs financiers pour l’année (2-4% de croissance organique, marge opérationnelle entre 8,9% et 9,9% des ventes).
Morningstar a récemment relevé l’objectif de cours sur Capgemini de 52 à 57 euros pour tenir compte de l’amélioration des résultats, malgré la forte exposition du groupe à l’Europe (70% des facturations).
En termes de valorisation, le titre offre moins de potentiel depuis son rebond entamé à la mi-octobre. Il se traite sur la base de 16,5x son résultat par action, pour une croissance de 8,8% par an au cours des cinq prochaines années.
Carrefour
Le distributeur intervient sur un marché très concurrentiel où le consommateur n’est guère fidèle, mais dispose malgré tout selon nous d’un avantage concurrentiel lié à la puissance d’achat de sa centrale. Cela a permis au groupe de dégager une rentabilité du capital significative au cours des trois dernières années (11% en moyenne sur une base non ajustée ; 22% sur une base ajustée selon Morningstar).
Le groupe devrait en outre bénéficier des mesures de restructuration annoncées par la nouvelle équipe de direction, notamment la volonté de décentraliser la prise de décision au niveau des magasins et les mesures de réduction des frais centraux.
Carrefour dispose enfin de relais de croissance dans les marchés émergents, après avoir recentrer ses ressources sur quelques marchés clefs.
Les derniers résultats sont plutôt encourageants, avec une croissance soutenue au niveau des formats de proximité (+4,1% en données comparables au cours du troisième trimestre), tandis que les hypermarchés ont connu une décroissance de 1,2% (ils souffrent toutefois moins que ceux de certains concurrents, comme Casino).
A 13,6x le résultat prévu, le titre Carrefour se traite sur un multiple raisonnable au regard de la croissance attendue de ses résultats (+11% par an en moyenne) – multiple qui se compare à un P/E de 12,8x pour Tesco et 15x pour Wal-Mart Stores (données de consensus pour 2015).
Nous assignons à Carrefour une juste valeur de 28 euros, et un avantage concurrentiel étroit (« Narrow Moat »).
Airbus Group
Le constructeur aéronautique dispose de positions de premier plan sur le marché de l’aéronautique mondiale : situation de duopole avec Boeing sur l’ensemble du marché, et leader sur le segment des avions simple couloir (avec l’A320neo).
L’avionneur Airbus représente les deux tiers de l’activité du groupe. Ce positionnement le rend incontournable pour les compagnies aériennes, et lui assure un carnet de commandes conséquent (plus de 600 milliards d’euros), ainsi qu’une visibilité sur son activité industrielle.
Les résultats du deuxième trimestre étaient bien orientés : croissance des ventes de 12% chez Airbus, de 7% pour le groupe ; hausse de 26% du résultat d’exploitation du groupe (EBIT), malgré la croissance de 6% des frais de R&D.
Airbus Group a confirmé son objectif de chiffre d’affaires sur l’année (stable sur l’année) et prévoit d’améliorer sa marge opérationnelle. A l’horizon 2015, le groupe prévoit d’améliorer sa marge vers 7-8% (avant le coût du programme A330neo, qui représentera environ 70 points de base de marge en moins).
Morningstar estime la juste valeur du titre à 60 euros, soit une note 4 étoiles, assortie d’un avantage concurrentiel étroit – un objectif qui s’appuie sur une prévision de marge de 6,4% (soit inférieure aux objectifs du constructeur).