Bouygues a publié des résultats à neuf mois un peu mitigés, mais nous ne pensons pas apporter de modification importante à notre estimation de la juste valeur du titre (37 euros) ou notre évaluation de l’avantage concurrentiel (« No Moat ») du groupe de BTP, de médias et de télécommunications.
Le chiffre d’affaires a progressé de 1% sur une base ajustée à comparer à notre prévision d’un repli de 1,2% (sur une base historique). Sur une base comparable, le chiffre d’affaires du groupe est en ligne avec notre attente.
Si le secteur du BTP en France connaît toujours des difficultés, le groupe bénéficie de relais de croissance à l’international.
La division télécoms souffre également, avec un chiffre d’affaires en repli de 5%. Si la base d’abonnés recule sur un an, une croissance d’un trimestre sur l’autre est apparue, ce qui constitue plutôt une bonne nouvelle. Toutefois, le revenu par abonné s’est contracté de 8,5%, ce qui illustre les pressions sur le marché français des télécoms.
Notre plus grosse inquiétude est relative aux marges. Si la marge brute d’exploitation atteint 9% au cours du troisième trimestre (contre notre projection annuelle de 8,7%), le groupe a indiqué que les marges de la construction avaient été pénalisées par des reports de projets et qu’elles devraient rebondir au quatrième trimestre. Il faudra néanmoins une amélioration significative pour atteindre nos estimations.
Tout ceci est cependant contrebalancé par la situation de trésorerie du groupe – lequel devrait toucher un dividende exceptionnel d’environ 1 milliard d’euros suite à la vente de sa part dans Alstom, ainsi qu’un complément de trésorerie qui sera payé par General Electric. De ce point de vue, nous pensons que le titre est sous-évalué.