Conjoncture morose en Europe oblige, Goldman Sachs a une vue relativement prudente pour les actions européennes l’an prochain.
Dans une note de stratégie datée du 19 novembre, la banque estime que l’indice Stoxx Europe 600 devrait atteindre 365 points fin 2015, soit un rendement total de 11% en devise locale, mais de seulement 2% en dollars.
Source: Goldman Sachs.
Cet objectif tient compte d’une prévision de croissance économique de 0,9% - avec des risques marqués de rechute de l’activité – et de l’anticipation d’une croissance des résultats de 6% l’an prochain (contre un consensus à +12%).
Source: Goldman Sachs.
Goldman Sachs note toutefois que si la Banque centrale européenne devait annoncer un assouplissement quantitatif ou « QE » dans l’objectif de racheter des obligations gouvernementales, le marché actions européen pourrait alors rebondir plus fortement.
De même, si la menace déflationniste parvient à être écartée de façon durable, « les rendements s’amélioreront, en particulier s’ils sont accompagnés par une croissance plus solides des autres marchés vers lesquels les entreprises européennes exportent », ajoute la banque.
D’autres facteurs de soutien pourraient jouer en faveur des actions : la baisse du coût de financement des entreprises ou l’évolution des anticipations des intervenants. Ces derniers semblent avoir intégré un scénario plus pessimiste que ce qui semble se profiler à l’horizon, estiment les stratégistes de la banque.
Au regard de la prime de risque implicite du marché actions (actuellement autour de 7%), les stratégistes de Goldman Sachs calculent que le marché anticipe une contraction de 5% en termes réels des résultats au cours des 20 prochaines années.
Une réduction plus importante de la prime de risque des actions viendra notamment d’une accélération de la croissance économique mondiale, ainsi que d’une amplification de l’action de la BCE (à laquelle les économistes de Goldman Sachs attribuent une probabilité de un tiers).
Dans ce contexte, les stratégistes de la banque privilégient les valeurs de consommation au détriment des valeurs industrielles, ainsi que des valeurs exposées au commerce mondial.