L’expansion du bilan des banques centrales constituera un soutien des marchés obligataires, ont estimé mardi plusieurs gérants de Fidelity spécialistes de la classe d’actifs, et ce malgré la divergence des politiques entre les Etats-Unis, l’Europe et le Japon.
Pour Andy Wells, CIO taux et diversifié chez Fidelity, en dépit d’une remontée des taux directeurs de la Fed qui pourrait intervenir au cours du second semestre, les rendements obligataires devraient rester ancrés à des niveaux bas.
L’économie américaine devrait connaître un « bon » rythme de croissance l’an prochain, même si la question de la reprise des investissements reste posée. Surtout, l’amélioration du marché du travail (baisse du taux de chômage) et l’évolution de la démographie du pays pourraient contribuer à une remontée des salaires.
Un moyen de profiter d’une telle évolution est de parier sur les obligations indexées sur l’inflation, a expliqué le gérant, qui parie sur une remontée de 100 points de base des rendements à 10 ans. Les anticipations d’inflation sont en effet en recul depuis le début de l’année (2,28% actuellement contre 2,81% en début d’année), preuve d’un certain scepticisme dans le marché sur l’évolution des taux longs (en recul de 63 points de base depuis le 1er janvier).
En Europe, Andrei Gorodilov, responsable des fonds FF European High Yield et FF Emerging Market Corporate Debt, a estimé que l’Europe était coincée dans un régime de croissance faible, en grande partie à cause du manque de réformes structurelles et à un niveau d’endettement qui n’a pas encore commencé à baisser.
« La BCE est la seule en mesure de fournir un soutien » à l’économie. Il est de surcroît dangereux de douter de l’efficacité de l’action de la banque centrale européenne, a ajouté le gérant.
Cet environnement de croissance molle et de politiques monétaires accommodantes pèsera sur le niveau des rendements obligataires. Les investisseurs doivent toutefois s’attendre à des regains de volatilité sur les marchés, du fait notamment des tensions géopolitiques qui n’ont pas disparu.
La correction récente des marchés a offert de nouveaux points d’entrée sur le marché du haut rendement, et compte tenu d’un risque de défaut mesuré, le coupon sera la principale source de performance de la classe d’actifs pour les investisseurs.
Parmi les principaux facteurs de risque pour l’année qui vient, les gérants de Fidelity ont souligné le risque d’une déception sur la croissance économique des Etats-Unis, une guerre des changes et de nouvelles tensions géopolitiques.
Ils ont également souligné les craintes sur la liquidité des marchés. Le durcissement de la contrainte réglementaire sur les banques a conduit à un transfert de la gestion du risque de liquidités vers les gérants d’actifs.