La Banque centrale européenne n’ira pas jusqu’à racheter des obligations d’Etat de la zone euro, en raison des nombreux problèmes juridiques que cela implique et des modalités différentes de financement de l’économie en Europe par rapport aux Etats-Unis, a estimé mardi Mathieu L’Hoir, stratégiste chez AXA Investment Managers.
Les mesures annoncées à ce jour par l’institution monétaire devraient conduire à une augmentation de son bilan de l’ordre de 600 à 700 milliards d’euros, laissant un « manque » d’environ 300 milliards d’euros.
« La création monétaire sera très poussive. Le problème en zone euro concerne la demande de crédit », a-t-il affirmé, tout en soulignant les prémices d’un redémarrage du cycle du crédit en Europe, ainsi qu’un possible redressement de la profitabilité des entreprises en Europe, sur fond de baisse de l’euro et du cours du pétrole.
Aux Etats-Unis, la Fed ne remonterait ses taux directeurs au cours du second semestre, sur fond d'une croissance économique qui pourrait atteindre 2,7% en 2015, grâce à l'augmentation du revenu disponible des ménages.
En matière d’allocation d’actifs, Kyra Tilquin, responsable de la gestion diversifié chez AXA IM privilégie toujours les actions japonaises (couvertes du risque de change) et européennes (en raison de leur décote de valorisation).
Elle estime en outre que les investisseurs pourront trouver du rendement dans le crédit de qualité en zone euro, le haut rendement à duration courte et quelques obligations indexées sur l’inflation (aux Etats-Unis surtout).