Tout investissement est motivé par l’espoir d’un rendement, d’un gain financier, mais implique nécessairement une prise de risque. Pour l’investisseur, le risque représente la possibilité de subir à un moment donné la perte d’une partie, voire de la totalité de son capital.
En théorie, plus l’investisseur prend de risque, plus son espoir de gains est élevé. En pratique, l’investisseur devra donc évaluer la performance d’un fonds à l’aune des risques pris pour atteindre cette performance, mais également vérifier que le fonds correspond bien à son propre profil de risque, c’est-à-dire qu’il est prêt à accepter la dose de risque que comporte tel ou tel fonds pour atteindre son objectif de performance.
La volatilité historique (mesurée par l’écart-type)
C’est l’indicateur de risque le plus utilisé en finance. Il mesure la dispersion des prix d’un actif par rapport à une moyenne sur une période donnée. Plus un actif est volatil, plus son niveau de risque est élevé.
Le fait que le prix d’un actif puisse varier est inhérent à ses fondamentaux (les résultats d’une société par exemple) mais également lié à des facteurs externes, comme la psychologie des investisseurs.
Or cette dernière peut évoluer de manière brutale, et la volatilité d’un actif peut être élevée à court terme sans que celui-ci soit forcément risqué. Inversement, un investissement peut sembler tranquille pendant un certain temps jusqu’à ce qu’un évènement précis se réalise et fasse bondir sa volatilité.
Pour y voir plus clair, l’investisseur devra donc mesurer la volatilité sur plusieurs périodes (1 an, 3 ans, 5 ans voire 10 ans en fonction de l’information disponible et sous réserve que le fonds ait eu le même gérant et la même stratégie durant ces périodes).
Des indicateurs complémentaires essentiels
Outre la volatilité du fonds sur longue période, une notion de bon sens est de regarder la perte maximale subie, en particulier dans les creux de marché (2008, 2011), mais aussi plus globalement le comportement du fonds dans différentes phases d’un cycle complet de marché.
Il conviendra alors de regarder par exemple la sensibilité du fonds aux fluctuations du marché avec le coefficient béta. Un fonds avec un béta supérieur à 1 aura tendance à progresser davantage que le marché en phase haussière, mais également à être moins résistant en phase baissière.
Ainsi, un fonds avec un béta de 0,8 va monter (ou baisser) de 8% si le marché monte (ou baisse) de 10%. Un fonds avec un beta de 1,2 va monter de 12% si le marché monte de 10% et inversement à la baisse.
Pour un fonds indiciel, dont l’objectif est de répliquer au plus près la performance d’un indice boursier, ou pour les fonds dont la gestion est contrainte par rapport à leur indicateur de référence, l’investisseur devra calculer l’erreur de réplication ou « tracking error », qui correspond à l’écart-type des performances relatives du fonds par rapport à son indice.
Les risques cachés
Plutôt que de se fier uniquement à la performance passée, il faut également regarder la somme des paris actifs par rapport à l’indice ou « active share », qui s’appuie sur la composition du portefeuille.
Celui-ci mesure le pourcentage des actifs du fonds qui diffèrent de ceux présents dans l’indice de référence. Plus celui-ci est proche de 100%, moins le fonds détient d’actifs en commun avec son indice de référence.
Cela veut dire également que la performance du fonds risque de dévier significativement de celle de l’indice. L’investisseur doit enfin regarder ce que le fonds détient en portefeuille afin d’identifier éventuellement des risques potentiels qui ne se sont pas (encore) réalisés.
Ceux-ci sont multiples et peuvent inclure une trop grande exposition à un titre, un secteur ou un pays, ou encore des facteurs macroéconomiques tels que la croissance en Chine ou le prix du pétrole.