Si l’on en croit les expériences passées (9 au total depuis le début de la crise financière en 2008), le « QE » ou assouplissement quantitatif – qui se manifeste notamment par des achats d’obligations gouvernementales et d’autres types d’actifs par les banques centrales – est un événement positif pour les marchés.
Dans une note datée du 12 janvier, les stratégistes de la banque UBS observent que les marchés locaux ont enregistré une hausse moyenne de près de 9% au cours des six mois suivant une annonce, les valeurs cycliques surperformant les titres plus défensifs (lesquels profitent plus de la baisse des taux longs - cf graphique).
Pour UBS, le principal mécanisme de transmission du « QE » aux entreprises est la devise. L’annonce d’un projet d’expansion du bilan de la BCE a alimenté une baisse de la devise européenne face au dollar, ce qui aura un effet bénéfique dès le premier trimestre 2015 sur les profits des entreprises.
Or l’an dernier, le premier trimestre 2014 avait été marqué par la chute des devises émergentes qui avait pénalisé tant la croissance que les profits des entreprises européennes.
Ce scénario plutôt optimiste ne doit pas faire oublier que certains investisseurs restent sceptiques sur l’intérêt d’un « QE » voire sur son impact sur l’économie réelle, tant les conditions de financement de l’économie sont différentes entre les Etats-Unis (forte désintermédiation) et l’Europe (intermédiation élevée).
Les stratégistes d’UBS notent en outre que « le sentiment des investisseurs est relativement prudent et très en-deçà de ce qu’il était au début de 2014. » L’an dernier, en effet, le marché tablait sur une poursuite du rebond des Bourses européennes, espoir qui avait été douché par une série d’incertitudes d’ordre économique (rechute de l’activité aux Etats-Unis, risques financiers en Chine) et politique (Ukraine/Russie).