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Fonds d’allocation: 2014, la grande déception

La plupart des fonds d’allocation n’ont pas bien anticipé le retour de la volatilité au second semestre 2014.

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Si l’année 2014 a été difficile pour les gérants actions, autant dire qu’elle aura été cauchemardesque pour les gérants de fonds d’allocation.

Quel que soit le profil de risque considéré (prudent, modéré, agressif, flexible), les moyennes de catégories Morningstar des fonds d’allocation ont fini l’année loin derrière les indices composites correspondants.

Alors que ce phénomène n’est pas nouveau - ces catégories sous-performent également sur 5 ans – la magnitude de cette sous-performance est en revanche plus inquiétante.

Selon les catégories considérées, cette sous-performance s’est située entre 800 et 1300 points de base ! Les investisseurs ne seront certainement pas consolés par les statistiques de risque qui pour la plupart des catégories sont elles aussi moins bonnes que celles des indices.

Source: Morningstar.

Outre le handicap structurel que représentent des frais souvent bien trop élevés par rapport aux indices – notamment pour les fonds profilés prudents qui sont très exposés aux obligations dont le rendement s’effrite continuellement – plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer cette contreperformance.

En 2014, le consensus a été pris complètement à rebours et le classement de performance des principaux indices actions et obligataires est pratiquement inversé par rapport aux prévisions des principaux stratèges en début d’année. Les obligations de la zone euro ont surperformé les actions, la dette gouvernementale a surperformé le haut rendement, les actions américaines ont devancé leurs homologues européennes, etc…

Pour chaque catégorie de profil de risque, Morningstar distingue les fonds investis essentiellement en Europe de ceux dont le mandat est global. Pour ces derniers, un facteur important de différenciation aura été leur exposition au dollar US. L’appréciation du dollar aura en effet marqué l’année 2014. Certains allocataires ont été pris par surprise puisque cette devise tend à surperformer en cas d’aversion pour le risque alors que les marchés actions ont poursuivi leur progression.

Initialement justifiée par l’anticipation d’une remontée des taux aux Etats-Unis, l’appréciation du billet vert s’est accélérée en fin de période à mesure que les opérateurs de marché anticipaient un quantitative easing de la part de la BCE. Autre « anomalie » de cette année 2014, malgré la hausse des indices actions, ce sont certains secteurs défensifs, à l’instar de la santé, qui ont le mieux progressé.

Enfin, aux Etats-Unis ou en zone euro, ce sont les actions de grandes capitalisations (très représentées dans les indices) qui ont surperformé celles de petites et moyennes capitalisations que les gérants ont tendance à favoriser dans leur portefeuille pour se distinguer des indices. 

Source: Morningstar.

En dépit de ce hiatus dans la performance de 2014, les fonds d’allocation restent des véhicules indispensables sur le long terme pour de nombreux investisseurs. Néanmoins, avant d’acheter un tel fonds, les investisseurs doivent s’assurer que l’équipe de gestion à laquelle ils souhaitent confier une partie de leur patrimoine dispose de l’expertise nécessaire, ou plutôt des expertises.

Ces fonds investissent en effet à la fois sur les obligations et sur les actions, et requièrent donc des compétences sur les marchés de taux, non seulement sur la courbe et la duration mais également sur le crédit en cas d’investissement en emprunts privés, en plus de la recherche sur les actions.

Les fonds diversifiés à l’international nécessitent par ailleurs des ressources supplémentaires  pour couvrir des univers d’investissement globaux, voire également de bâtir des vues sur l’évolution des devises, une tache notoirement difficile à répliquer avec succès à long terme.

Fonds couverts  par la Recherche des Analystes Morningstar

Fin 2014, les analystes Morningstar avaient attribué une Note des Analystes Morningstar et rédigé un rapport de recherche sur 31 fonds d’allocation enregistrés à la vente en France, notamment parmi les plus utilisés par les investisseurs français tels que Carmignac Patrimoine et Eurose.

Tous deux sont notés Silver et ont surperformé leurs pairs en 2014. Dans le contexte d’appréciation du dollar, Carmignac Patrimoine a pleinement bénéficié de sa forte exposition à cette devise qui a été supérieure à 70% à certains moments de l’année. Après 6 années consécutives d’excellents résultats, la surperformance d’Eurose a été plus modeste l’année dernière.

Le fonds a bénéficié de son exposition à Orange (la plus forte progression du CAC 40 en 2014) et d’un repositionnement judicieux vers les obligations d’Etat. Néanmoins, son exposition à la dette à haut rendement est restée substantielle ce qui a nui à la performance au second semestre.

Les fonds d’allocation d’ING ont eux aussi enregistré de bons résultats relatifs, notamment du fait d’une exposition aux actions américaines supérieure à leurs pairs. De même le Fidelity Euro Balanced s’est classé dans le premier quartile de sa catégorie grâce à un positionnement sectoriel (santé, télécoms) couronné de succès.

Enfin, Objectif Patrimoine Croissance, de Lazard Frères Gestion, a signé sa neuvième année consécutive de surperformance. L’approche profitabilité-valorisation encadrant la sélection de titres, caractéristique du groupe, a une fois de plus démontré son efficacité, notamment dans les marchés plus volatils du second semestre.

A l’inverse, Neuflize Optimum a signé l’une des pires performances de sa catégorie, avec une perte de -0,7%. Son allocation aux actions s’est révélée trop prudente en début de période tandis que la sélection de titres a souffert des déboires de certaines valeurs telles qu’IPSOS en France. Generali Ambition a également terminé dans le dernier quartile de sa catégorie notamment du fait de sa surpondération dans l’énergie, très couteuse au dernier trimestre.

Source: Morningstar.

Changements de Note des Analystes Morningstar et Nouvelles Notations

En 2014, les analystes Morningstar ont initié la couverture de 8 nouveaux fonds d’allocation enregistrés à la vente en France. Parmi eux, les fonds profilés d’ING ont obtenu la Bronze. Cette conviction était notamment étayée par l’expérience de l’équipe de gestion et la cohérence de son processus d’investissement. Parmi les fonds Banque de Luxembourg nouvellement notés, seul le BL – Global 75 a trouvé grâce aux yeux des analystes Morningstar.

De par son profil de risque agressif, le fonds est largement investi en actions. Il bénéficie de ce fait du solide processus d’investissement orienté vers les entreprises de qualité qui a fait le succès des fonds actions de cette maison et qui sont également notés Bronze. Pour les autres fonds, les analystes Morningstar n’ont pas de conviction à ce stade et ont besoin de plus de temps pour appréhender la qualité des ressources et du processus d’investissement obligataires.

Fidelity Euro Balanced a vu sa note augmenter d’un cran, à Bronze. Les analystes Morningstar soulignent que les changements apportés au contrôle des risques après 2008 ont largement démontré leur efficacité et qu’une note positive reflète mieux leurs vues sur la qualité des équipes sous-jacentes. Le fonds est en effet investi dans d’autres stratégies de Fidelity – actions et obligations – et bénéficie à ce titres des larges ressources du groupe dévolues à la recherche fondamentale.

Enfin, la note du fonds Generali Ambition a une nouvelle fois été mise sous surveillance en décembre 2014. Cela avait déjà été le cas en mars 2012 et janvier 2014. La poche obligataire a encore vu son gérant changer, pour la troisième fois en quinze mois.

Source: Morningstar.

 

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A propos de l'auteur

Thomas Lancereau, CFA

Thomas Lancereau, CFA  Directeur de l'Analyse des Fonds, Morningstar France