2014 a été l’année des actifs à duration longue, contrairement aux attentes du consensus et de la plupart des investisseurs en début d’année. L’année a également été marquée par la chute du cours du pétrole, qui pourrait être la dernière des grandes matières premières à reculer de manière massive.
Cette chute du cours des matières premières aura des effets bénéfiques pour l’économie, notamment sur la consommation des ménages et les marges des entreprises, a estimé jeudi Nicolas Walewski, fondateur d’Alken Asset Management, au cours d’une réunion avec des investisseurs à Paris. « Quand les matières premières ne sont pas chères, c’est bon pour les actions », a-t-il affirmé.
Le pétrole devrait rester sous pression plus longtemps que prévu et cette baisse des cours n’est pas totalement prise en compte par le marché. « Alors que le cours spot du pétrole est tombé de 110 dollars en août à 48 dollars aujourd’hui, le cours forward dans 5 ans n’est passé que de 90 à 72 dollars », a rappelé Nicolas Walewski.
« Les marchés actions prennent encore en compte un cours plus élevé que le spot », a-t-il ajouté, prédisant que les sociétés qui souffrent de la baisse des cours « vont continuer à être délaissées », mais que de nombreux pans d’activité vont en profiter.
Au sein du fonds, le gérant privilégie des valeurs qui profiteront de la reprise de la consommation et de la baisse des matières premières. Les portefeuilles sont ainsi sous-exposés au secteur des financières et aux titres défensifs. Ils privilégient plutôt les valeurs cycliques, notamment les titres qui profiteront d’un rebond de la consommation (automobile, distribution, technologie).
Le secteur technologique (Western Digital, Seagate Technology, Micron, ASML), trusté par les valeurs américaines (pour raison de profondeur de la cote outre-Atlantique), occupe toujours le gros du fonds Alken European Opportunities (noté « Silver » par les analystes de Morningstar).
Au sein des autres secteurs de la consommation cyclique, Nicolas Walewski a vanté les mérites de Ryanair, principale compagnie aérienne à profiter de la baisse du cours du pétrole, d’Inditex (« la Rolls du secteur » selon le gérant), de Carrefour (qui reprend des parts de marché à Leclerc en France) ou de constructeurs automobiles comme Renault ou Peugeot, ainsi que leurs équipementiers (Valeo entre autres).
Le gérant évite en revanche des secteurs comme la chimie, les biens d’équipement (ABB, Siemens) ou encore les banques, victimes de l’incertitude liée au cadre réglementaire.