Après le pétrole, le cuivre ? Le cours du métal accélère sa chute depuis le début de l’année. Après avoir perdu 14% l'an dernier, le cuivre, utilisé principalement dans les industries de l’électronique, de la construction, du transport ou des machines-outils, chute à nouveau de 12% depuis le début de l’année. A 5.581 dollars la tonne, le cours du cuivre retrouve son niveau d’août 2009 (voire de 2007 si l’on exclut l’épisode de 2008-2009, lié à la crise financière).
Cours du cuivre et du pétrole (WTI) depuis 2013
Source: Factset, Morningstar.
Cette chute détonne dans l’univers des métaux industriels : depuis le 1er janvier, le nickel recule de 3,6%, le zinc de 1,8%, le plomb de 2,7%, l’aluminium est quasi stable, tandis que les cours de l’argent ou de l’or progressent de 12% et 9% respectivement.
Pour les analystes de Goldman Sachs, cette baisse s’explique par les craintes d’affaiblissement de la demande en provenance de pays en développement, notamment de la Chine, par la diminution des facteurs entrant dans les coûts de production (énergie) et par la hausse du dollar.
Les analystes de Credit Suisse calculent qu’un ralentissement de la croissance de la demande mondiale à 2,6% par an entre 2015 et 2017 se traduirait par de larges surplus et un cours qui pourrait tomber sous la barre des 5.000 dollars la tonne.
« Alors que la chute la plus récente des cours avait été plutôt généralisée, la principale différence entre le cuivre et les autres métaux est qu’il a franchi à la baisse des bornes de fluctuations, tandis que le nickel, le zinc et l’aluminium, restent dans la même fourchette depuis 2-3 ans », écrivaient les analystes de Goldman Sachs dans une note datée du 13 janvier.
La baisse serait donc due à la fois à l’anticipation d’une détérioration des fondamentaux du secteur et à des facteurs sans doute plus techniques.
Dans une note du 23 janvier, les analystes de Société Générale soulignent qu’au cours actuel, le cuivre est proche de son coût marginal de production. Mais cet élément ne joue généralement que sur un horizon de temps long, le temps justement que les producteurs décident de réduire leurs capacités de production et que cette diminution ait un impact sur le marché.
En outre, la baisse du pétrole abaisse le coût de production au Chili et au Pérou, deux pays qui représentent 40% de l’offre mondiale et dont la devise a sensiblement reculé. La baisse des cours ou leur stabilisation n’est sans doute pas pour demain.
Evolution du cours du cuivre sur longue période
Source: Factset, Morningstar.
Evolution des métaux industriels (base 100)
Source: Factset, Morningstar.