Berkshire Hathaway la société holding dirigée et controlee par Warren Buffett et Charlie Munger a publié un résultat net de 19,87 milliards de dollars au terme de l’exercice 2014 (+2%), dont 4,16 milliards sur le quatrième trimestre 2014 (-17%), selon un communiqué de presse.
Cette chute des résultats au quatrième trimestre est liée aux moindres gains réalisés sur le portefeuille d’investissement financiers – notamment une perte après la liquidation de la participation dans Tesco, que Warren Buffett qualifie de "grosse erreur" dans sa lettre aux actionnaires - ainsi qu'à la baisse des résultats de l'assurance.
Buffett, âgé de 84 ans, fêtera cette année les 50 ans de la constitution d’un empire présent dans les médias, les services collectifs et l’énergie, l’industrie, le transport ferroviaire et aérien, les articles de sport, et bâti à partir d’une société textile en décrépitude et surtout par le génie de ses choix d’investissement - la société étant l'un des plus gros actionnaires de fleurons de l'industrie américaine comme Coca-Cola, IBM, Wells Fargo, American Express, Wal-Mart Stores ou General Motors.
Sa lettre aux actionnaires a en effet une tonalité et d'une longueur particulière, car elle permet à celui qui a été baptisé "le sage d'Omaha" (ville du Nebraska où siège la société holding) et à son associé Charlie Munger de retracer les 50 années de Berkshire Hathaway mais également d'évoquer les 50 ans à venir.
Tout en soulignant les qualités intrinsèques de l'entreprise et le fait qu'elle constituera un investissement sain pour tout investisseur, à condition qu'il paie un prix raisonnable, Buffett reconnaît que "la mauvaise nouvelle est que sur le long term les gains de Berkshire - mesurés en pourcentage, pas en dollars - ne seront pas aussi impressionnants et n'approcheront pas ceux réalisés au cours des 50 années écoulées."
La lettre est surtout l'occasion de dessiner la future organisation de Berkshire Hathaway et de rappeler les qualités que devra avoir le successeur de Warren Buffett, dont le métier est avant tout selon ce dernier de bien allouer le capital généré par le groupe.
"Mon successeur devra avoir une force particulière: la capacité de lutter contre toutes les causes qui font péricliter une affaire, à savoir l'arrogance, la bureaucratie et la complaisance", écrit le milliardaire.
"Le CEO de Berkshire devra tout mettre sur le tapis pour l'entreprise, par pour lui-même", avertit Buffett. "Le comportement d'un dirigeant a un énorme impact sur les managers qui lui rapportent: s'il est clair pour eux que l'intérêt des actionnaires prime par-dessus tout, ils seront à peu d'exceptions près à adopter la même attitude."
L'autre force de Berkshire, ce sont ses actionnaires, conclut Buffett. Adeptes de la philosophie d'investissement qui a fait le succès du dirigeant de Berkshire, ils ont ainsi rejeté l'an dernier l'idée de se verser un dividende... préférant réinvestir l'intégralité des capitaux générés par Berkshire dans l'entreprise.
La prochaine assemblée générale du groupe sera sans doute l'occasion de confirmer ce point une fois de plus, en attendant de savoir qui aura la charge de succéder à l'investisseur et dirigeant le plus connu et le plus respecté au monde.