Après deux phases de correction brutale sur les marchés obligataires, comment vont évoluer les actions dans les semaines à venir et comment les investisseurs doivent-ils se positionner ?
Une question urgente à laquelle déjà des éléments de réponse ont été apportés (lire ici et là). Mais le regain de volatilité sur les marchés la semaine dernière (graphique) a conduit certains observateurs à refaire le point.
Source: Factset, Morningstar.
Pour les stratégistes de Goldman Sachs, dans un environnement de marché « normal », la corrélation entre obligations et actions est théoriquement négative : la hausse des taux est une mauvaise nouvelle pour les actions, et une baisse des taux est à l’inverse un élément positif.
Depuis la crise financière de 2008, cette relation a changé. La chute des taux a été plutôt un signal défavorable pour les actions, car elle reflétait une révision en baisse des prévisions de croissance et les craintes de déflation. A l’inverse, une hausse de taux signifiait un raffermissement de la croissance économique, perçu comme un élément favorable pour les actions.
Mais il y a un « si ». « Si les rendements obligataires progressent de façon plus graduelle à partir des niveaux actuels (ce que nous attendons), les actions devraient être plus en mesure d’absorber une remontée des taux, et grâce à un rebond des profits, de continuer à progresser », écrivent les stratégistes de la banque d’affaires.
Le problème est que jusqu’ici, les mouvements de taux ont été relativement brutaux, avec un rebond de 28 points de base pour le 10 ans américain et de 36 points de base pour le 10 ans allemand en une seule semaine.
Comment les investisseurs peuvent-ils se positionner. Pour Goldman Sachs, le premier élément à considérer est l’exposition aux secteurs « défensifs » versus secteurs « cycliques ». Jusqu’ici, la baisse des rendements était plutôt un élément positif pour les actions « défensives », car en l’absence de visibilité sur la croissance économique, les investisseurs privilégiaient les sociétés les plus défensives, capables de croître quel que soit l’environnement de marché.
« Avec l’amélioration de la croissance et la baisse de la prime de risque actions, les investisseurs se montrent plus enclins à payer davantage pour du levier opérationnel, des marges et des valeurs cycliques », expliquent les stratégistes de la banque. Bref, privilégier les valeurs qui profiteront le plus du rebond de l’activité économique.
La banque prévient toutefois qu’il est sans doute plus opportun de regarder des sociétés de consommation cyclique que des valeurs liées à l’industrie ou aux matières premières, où les investisseurs n’osent guère aller depuis l’effondrement des cours.
Et plutôt que de sortir complètement des « bond proxies », ces valeurs aux caractéristiques obligataires (versement d’un coupon régulier et visible), « les investisseurs devraient aller dans des poches du marché qui offrent un rendement raisonnable et qui sont capables d’accroître leur dividende. »