L’aversion au risque semble s’être durablement installée dans les portefeuilles des investisseurs internationaux. Selon la dernière enquête de Bank of America Merrill Lynch, les incertitudes autour du resserrement monétaire de la Fed et du dossier grec ont conduit les investisseurs professionnels à réduire leur exposition aux actifs risqués, en utilisant de manière croissante des protections contre un recul du prix des actions.
La perplexité des investisseurs se mesure très bien au regard d’une question de l’enquête sur la Grèce – le pays négocie avec ses créanciers du programme des réformes à engager pour continuer de recevoir leur aide financière. 43% des sondés espèrent une issue positive du dossier grec. Mais dans le même temps, 42% des investisseurs pensent que la Grèce fera défaut sans toutefois sortir de la zone euro (une issue de plus en plus probable à ce stade). 15% s’attendent à une sortie de la zone euro (« Grexit »).
En réduisant leur exposition aux actifs risqués, les investisseurs ont arbitré en défaveur des actions émergentes ou de secteurs comme l’énergie et en faveur des actions américaines, de l’assurance et des matériaux.
L’enquête montre également qu’une part croissante des investisseurs considèrent que le dollar est sans doute l’actif le plus suracheté en ce moment (c’était déjà le cas le mois précédent). Suivent l’exposition au haut rendement américain et à la dette souveraine de la périphérie de la zone euro.
L’autre sujet d’attention des investisseurs concerne la croissance mondiale, avec le décalage de cycle entre les Etats-Unis et l’Europe. La majorité des investisseurs tablent sur une poursuite de la croissance économique, mais leur pourcentage a sensiblement diminué au cours du mois (de 62% en mars à 55% ce mois-ci).
Malgré cela, 80% des investisseurs attendent une remontée des taux courts et 74% voient l’inflation progresser. Logiquement, 54% des sondés tablent sur l’annonce d’une hausse des taux directeurs de la Fed en septembre.