Qui veut acheter des actions européennes quand la Grèce crée de l’incertitude et que le Bund corrige brutalement ? Pas grand monde, en tout cas moins qu’en début d’année, à en croire une enquête récente auprès des investisseurs.
Pour Morgan Stanley, les marchés offriraient néanmoins un point d’entrée intéressant. Dans une note datée du 15 juin, ses stratégistes actions avancent six arguments qui devraient jouer en faveur de la classe d’actifs.
Tout d’abord, l’environnement économique redevient favorable. « Si les nouvelles économiques au niveau global ont été moins bonnes dernièrement, les données concernant la zone euro ont mieux résisté que prévu », observe la banque. Indicateurs avancés (PMI), offre de monnaie, chiffres d’inflation et de ventes au détail ont récemment conforté la bonne tenue de la conjoncture en zone euro.
Ensuite, le cycle des profits des entreprises européennes est toujours en phase avec un mouvement de révision à la hausse. Pour la première fois depuis mars 2011, les analystes sont plus nombreux à revoir à la hausse leurs estimations de profits que ceux qui les revoient à la baisse, après 210 semaines consécutives de révisions à la baisse, observent les stratégistes de Morgan Stanley.
Les raisons sont de plusieurs ordres : meilleur environnement économique, aide apportée par la baisse de l’euro et repli du coût de financement.
Troisième argument selon la banque, le regain d’intérêt des investisseurs. « La récente correction du marché obligataire, les craintes de sortie de la Grèce et des données macro-économiques plus décevantes à court terme ont conduit au débouclage de positions d’ETF européens et de fonds CTA. Toutefois, la récente amélioration de l’indicateur de surprise économique a conduit à un rebond des flux, même si cela reste marginal », expliquent les stratégistes de Morgan Stanley.
Le quatrième argument est la reprise des opérations de fusions-acquisitions et des rachats d’actions, logique au regard de la diminution des coûts de financement et d’un regain d’optimisme sur l’environnement macro-économique.
Le cinquième élément est la valorisation des actions. Sur un plan normalisé, cette dernière reste modérée au plan historique et par rapport aux actions américaines. « Le MSCI Europe se traite avec une décote de 23% par rapport au MSCI USA, contre une décote historique de 11% », note la banque.
Le dernier argument est un indicateur plus technique de sentiment. « Au cours des dernières semaines, nous avons observé le degré le plus élevé de neutralité depuis janvier 1989 dans les enquêtes AAII », écrivent les stratégistes de Morgan Stanley. La banque définit un indicateur tactique de positionnement (CMTI), lequel est proche de son signal d’achat de -0,5 (-0,47 en fin de semaine dernière).
Graphique 1 – Indice de surprise économique en Europe
Source: Morgan Stanley
Graphique 2 – PMI zone euro
Source: Morgan Stanley
Graphique 3 – Croissance de l’offre de monnaie
Source: Morgan Stanley
Graphique 4 – PIB de la zone euro et rendement du Bund, un signal positif pour les actions selon Morgan Stanley
Source: Morgan Stanley
Graphique 5 – Révision des prévisions de résultats : début de reprise
Source: Morgan Stanley
Graphique 6 – Les conditions financières s’améliorent
Source: Morgan Stanley
Graphique 7 – Valorisation normalisée des actions européennes vs américaines
Source: Morgan Stanley
Graphique 8 – Indicateur technique d’achat des actions
Source: Morgan Stanley