Depuis fin mars, les stratégistes de Goldman Sachs ont adopté une attitude neutre à l’égard des actions mondiales, en raison à l’époque de la forte diminution des primes de risque (hausse des multiples non contrebalancée par la révision à la hausse des perspectives de croissance bénéficiaire).
Ils recommandaient à l’époque de mettre en place des protections contre une baisse des indices. Avec la remontée de la volatilité, ils conseillent aujourd’hui aux investisseurs de prendre leurs profits sur ces protections.
Après le début de correction boursière sur fond de regain de volatilité sur les marchés obligataires, ils estiment dans une note datée du 18 juin que le « couple rendement/risque est meilleur en Europe », mais insistent sur une clarification du dossier grec avant d’inciter les investisseurs à s’exposer plus directement à la classe d’actifs.
L’analyse de Goldman Sachs rejoint en partie celle de Morgan Stanley, qui estimait récemment que non seulement la valorisation des actions européennes est attrayante, mais que les fondamentaux (macro et micro) tendent depuis peu à s’améliorer.
« Les marchés obligataires ont commencé à se stabiliser et la corrélation actions/obligations devrait redevenir positive », observent les stratégistes de la banque d’affaires. Les rendements obligataires devraient donc se maintenir sur les niveaux actuels, en raison de la poursuite du « QE » de la BCE, de l’évolution lente des anticipations d’inflation et du risque grec, qui pèse sur les obligations « core », d’autant que désormais, les économistes de Goldman Sachs anticipent une remontée des taux de la Fed en décembre.
L’accélération de la croissance aux Etats-Unis devrait alimenter une nouvelle baisse de l’euro face au dollar, ce qui est favorable aux actions européennes, en alimentant une reprise de la croissance des exportations de la zone.
Deux facteurs de risque doivent néanmoins être suivis de près : le dossier grec et la décélération de la croissance des pays émergents. Le cas grec est sans doute le plus important à court terme, avec notamment le défaut technique de la Grèce et l’effet de contagion à d’autres pays (Espagne).
Si la situation devait se dégrader, les économistes de la banque s'attendent à ce que des mesures telles que le contrôle des capitaux ou un regain d'instabilité politique ne créent les conditions d'une nouvelle rechute des marchés actions en Europe.