Actions européennes : l’impact d’un défaut grec - BofAML

Les stratégistes de la banque américaine ont une vue relativement optimiste du problème, alors que les investisseurs ont accru la part de cash et pris des protections.

Jocelyn Jovène 19.06.2015
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Les atermoiements autour de la Grèce provoquent depuis plusieurs semaines un regain de volatilité sur les marchés actions en Europe. Alors que l’indice Stoxx 600 a reculé de 4% en un mois, le VSTOXX, qui mesure la volatilité à partir des options d’échanges sur les titres composant l’Euro Stoxx 50 a lui bondi de 42% au cours de la même période, preuve que les investisseurs sont de plus en plus nerveux.

Ce sentiment est d’ailleurs confirmé par la dernière enquête de Bank of America Merrill Lynch et fait l’objet d’une grande attention de la part des investisseurs internationaux. Ces derniers ont d’ailleurs accru la part du cash dans leur allocation ou ont acheté des protections.

La question que ces derniers se posent est : si la Grèce devait faire défaut, quelles seraient les conséquences pour les actions européennes ?

Les stratégistes de Bank of America Merrill Lynch estiment que le risque de contagion d’un défaut grec serait plus limité qu’en 2011-2012, car une grande partie de la dette souveraine grecque est détenue par les gouvernements de la zone euro et par la Banque centrale européenne.

« Nous pensons que la BCE interviendra de manière massive sur les marchés pour éviter toute détérioration des spreads périphériques et maintiendrait le stimulus du programme d’achat d’actifs (« QE ») », écrivent-ils dans une note publiée vendredi.

L’environnement macro-économique, la politique monétaire et les marchés financiers sont dans un état bien différent des années marquées par la crise de la dette en zone euro, comme le montre le graphique ci-après.

Source: Factset, Morningstar.

Toutefois, des mouvements excessifs ne peuvent toutefois être totalement écartés – il suffit de se rappeler ce qui s’était passé en octobre dernier, pour des motifs somme toute bien moins graves que ceux évoqués aujourd’hui.

Le pire pouvant toujours arriver, les investisseurs les plus disciplinés se rappelleront l’adage de Warren Buffett (« Be fearful when others are greedy and greedy when others are fearful ») : c’est lors des phases de panique que les meilleures opportunités d’investissement surviennent.

 

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A propos de l'auteur

Jocelyn Jovène

Jocelyn Jovène  est analyste financier senior et rédacteur en chef de Morningstar France.