Pour une allocation d’actifs, les matières premières peuvent être une aide utile. Un article de recherche d’Ibbotson en 2006 montrait en effet qu’historiquement, cette classe d’actifs permettait d’améliorer le rendement d’une allocation tout en en réduisant le risque. Sur un horizon 1970-2004, elle montrait en effet que l’amélioration moyenne du rendement d’une allocation était de 35 points de base et que le niveau de risque s’améliorait de 77 points de base.
Cette étude concluait : « les matières premières jouent un rôle important et significatif dans une allocation. Au regard du rendement offert, il semble qu’il y a peu de risques que les matières premières sous-performeront les autres classes d’actifs sur une base ajustée du risque pendant une période de temps raisonnable. Le risque est que les matières premières produiront un rendement comparable à celui des actions, ce qui, d’un point de vue prospectif, induit que l’allocation aux matières premières est trop faible. »
Ces effets positifs, analysés au cours de période de hausse relative du prix des matières premières et d’inflation soutenue, ont disparu avec la crise financière de 2008.
Dans un environnement de croissance économique inférieure au potentiel, de risque d’inflation durablement basse, la performance des matières premières a été beaucoup plus décevante.
« Le plus gros problème avec toute stratégie sur les matières premières est que les rendements attendus sont difficiles à estimer », observe Geoff Considine dans un article paru en avril 2014.
La chute brutale du prix de l’ensemble des matières premières l’an dernier est là pour rappeler que les investisseurs doivent avoir une vue sur le prix d’équilibre de ces actifs, en regardant à la fois l’évolution des flux et des fondamentaux.
Cette analyse a ainsi permis à certains gérants d’anticiper la chute brutale du cours du pétrole, composante importante des indices de matières premières.
A plus long terme, un retour à une croissance et une inflation plus normalisées justifie d’augmenter son exposition aux matières premières, l’histoire ayant démontré que cette classe d’actifs à des vertus en matière de protection des rendements et de maîtrise du risque.
Mais pour l’heure, cette idée est peu répandue car rares sont les investisseurs à croire à un retour durable de l’inflation.