Depuis le début de l’année, le cours de l’or cède 1%. Après une envolée vers 1.300 dollars en tout début d’année, le prix du métal jaune a rechuté pour évoluer dans une bande de fluctuation entre 1.150 et 1.200 dollars.
Pour les analystes de HSBC, cette situation traduit l’évolution structurelle du marché de l’or. Longtemps piloté par les flux financiers, les investisseurs considérant l’or comme une valeur refuge pour se protéger de risques extrêmes sur les marchés, le marché de l’or serait aujourd’hui plus « drivé » par les fondamentaux, c’est-à-dire principalement l’offre et la demande.
Or si l’on se réfère au dernier rapport trimestre publié par le World Gold Council, la demande est plutôt sur une tendance baissière, tandis que l’offre mondiale d’or est plutôt stable. Au cours du premier trimestre, l’offre mondiale a reculé de 1% sur un an à 1.079,3 tonnes, tandis que l’offre n’a guère bougé à 1.089,2 tonnes.
Si l’on regarde les moyennes sur cinq ans pourtant, la situation est un peu plus favorable au cours de l’or : la demande moyenne s’est établie à 1.114 tonnes pour une offre de 1.101,9 tonnes.
« Dans l’ensemble, le marché global est relativement équilibré », note le WGC, même si les conditions de certains segments du marché ont connu des situations plus contrastées.
Pourtant, les prix moyens de l’or sur le trimestre ont glissé de 6% en un an, à 1.218,5 dollars l’once d’or.
A court terme, le marché de l’or devra relever certains défis, estime le WGC : les principaux sont le ralentissement de la croissance économique en Chine, et des prix record en Turquie. En Chine, la demande d’or dans la joaillerie a chuté de 10% en un an, et la décélération de la croissance pèse sur le sentiment du consommateur.
L’envolée de la Bourse chinoise (qui semble de l’histoire ancienne avec la récente correction) a également conduit les investisseurs à réaliser des arbitrages défavorables au métal jaune sur les trois premiers mois de l’année.
Pour rappel, la Chine est le premier consommateur d’or au monde avec 272,9 tonnes d’acier au premier trimestre, loin devant l’Inde (191,7 tonnes). Le secteur de la joaillerie représente lui à l’échelle mondiale une demande de 600,8 tonnes sur le seul premier trimestre, soit près de 56% de la demande mondiale.
Parmi les facteurs de soutien au cours du trimestre, le WGC note les achats des banques centrales. Pour le dix-septième trimestre consécutif, les achats d’or par les institutions monétaires ont représenté 119,4 tonnes.
Mais en l’absence d’un raffermissement plus important de la demande, en particulier dans les marchés émergents, ou d’une résurgence du risque systémique, il n’y a guère de raisons de voir le cours de l’or sortir (par le haut en tout cas) de la bande de fluctuation dans laquelle il est actuellement enfermé.